mardi 15 septembre 2015

Les recruteurs font autant de fautes d'orthographe que les demandeurs d'emploi


En moyenne, 58% des CV contiennent 15 fautes. À l'inverse, 3 erreurs se cachent dans 40% des offres d'emploi.
En moyenne, 15 erreurs orthographiques et grammaticales se glissent dans un CV. À l'inverse, trois fautes se cachent dans 40% des offres d'emploi.
Ne vous méprenez pas, aucune faute d'orthographe ne devrait se glisser dans ces quelques lignes. Aucune recette magique ne permet cet aboutissement, mais un geste tout simple qui permet d'effacer la moindre erreur: la relecture. Les demandeurs d'emploi l'ont bien compris. Ils sont 94% à relire leurs documents avant de l'envoyer à un recruteur, selon un sondage réalisé par Qapa.fr. Malgré cela, le nombre de fautes reste conséquent. «La relecture est, bien souvent, effectuée d'une mauvaise manière. Les gens effectuent un balayage rapide, pensent que c'est bon. Il faut une autre technique de lecture. Il faut ôter le sens de la phrase», explique Anne-Marie Gaignard, auteure de La revanche des nuls en orthographe, et désormais coach orthographique.

3 fautes d'ortographes dans 40 % des offes d'emploi

Le sondage effectué par Qapa.fr rapporte que 58% des CV sont, en moyenne, remplis de 15 erreurs orthographiques et grammaticales. Et plus de la moitié des lettres de motivation (60%) contiennent en moyenne six fautes. Et pourtant, les Français pensent être incollables en orthographe et en grammaire. 61% des sondés considèrent être très doués dans ces domaines. A l'inverse, seul 39% des interrogés ont conscience de leurs lacunes. «Ces coquilles et fautes sont également dans de nombreux cas un critère de choix entre plusieurs candidats. Ainsi, entre deux profils équivalents, un CV et une lettre de motivation sans aucune erreur feront la différence», explique Stéphanie Delestre, PDG et co-fondatrice de Qapa.fr. Pourtant, selon un rapport du cabinet de recrutement Half daté de 2011, seuls 5% des recruteurs français estiment que la seule faute d'orthographe sur un CV est rédhibitoire.
Autre conclusion de ce sondage, montrant que le niveau ortographique global en France est préoccupant, 40% des offres d'emploi contiennent en moyenne trois fautes d'orthographe. «Cela prouve que les recruteurs ne sont pas meilleurs que les chômeurs, peste Anne-Marie Gaignard. Pour lutter contre ce désagrément, certaines entreprises ont décidé de réaliser des concours d'ortographe pour améliorer le niveau d'écriture de leurs salariés.

Notamment jugés sur leur qualité rédactionnelle, les candidats auront bien du mal à se valoriser face à un employeur qui ne manie pas la langue de Molière à la perfection. Le sondage rapporte également que 93% des demandeurs d'emplois ne sont jamais avertis de la présence de fautes dans leurs documents, par le recruteur. «Ils n'osent pas, regrette Anne-Marie Gaignard. Ils ont peur de blesser la personne». Mais selon elle, cette carence n'explique en rien un manque de capacité de la part du demandeur d'emploi: «Cela n'a rien à voir avec leur intelligence. Ce n'est pas parce que quelqu'un a des difficultés pour écrire qu'il ne va pas être performant dans son corps de métier. Il y a un problème d'apprentissage de l'écriture pour ces personnes».
Celle qui se considère comme une ancienne «cancre de l'orthographe» pointe du doigt le système scolaire défaillant: «Ces adultes font des fautes d'orthographe depuis qu'ils sont tout petits. Ce faible niveau orthographique est le résultat d'un système scolaire défaillant. Tant qu'on ne résoudra pas ce problème à la source, on ira droit dans le mur».

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire