Toc toc toc, c’est la répression des fraudes ! Le site Actualitté raconte que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s’est pointée ce matin chez la start-up française Booxup, spécialisée dans l’échange de livres. Parce qu’ils font tourner les e-books et privent ainsi les éditeurs d’une source de revenus numériques ? Point du tout : parce qu’ils permettent à leurs clients de s’échanger des livres… en papier. Comme on le fait depuis des siècles, oui. Sauf qu’ici, la mise en relation des lecteurs se fait par l’intermédiaire d’une application iPhone qui les géolocalise.
Il est vrai que les quelques lignes de présentation sur leur site internet ont de quoi faire peur : «Trouve des milliers de livres gratuits autour de toi, dans toutes les langues», disent-elles. Gratuits ? Il n’en fallait pas plus pour faire sonner l’alarme ces-pirates-d’internautes-auront-notre-peau chez un professionnel du livre qui a contacté la répression des fraudes pour réclamer une enquête. On ne saura pas qui. Un «distributeur, diffuseur ou éditeur, nous n’avons pas pu connaître son identité», rapporte le cofondateur de Booxup, David Mennesson, à Actualitté.
L’inspecteur est champion des nouveaux modèles économiques venus du Web qui menacent les métiers traditionnels, puisqu’il est également chargé du dossier Uber. Sa visite chez Booxup consistait en une simple «enquête préventive» et s’est soldée par la rédaction de deux procès-verbaux – l’un sur leurs «liens avec les grands éditeurs informatiques, comme Google, Amazon…» et l’autre sur leurs «ambitions» et leur modèle économique.
Lancé au mois de mars, Booxup revendique déjà 30 000 livres répertoriés dans la bibliothèque de ses utilisateurs. La start-up vient de lever 310 000 euros.
Camille Gévaudan