La version
quasi définitive des programmes scolaires du CP à la troisième pour la
rentrée 2016 a été présentée ce vendredi. Ils rendent notamment
obligatoires les entraînements quotidiens à l’écriture, à la lecture et
au calcul mental en primaire.
Dictée, lecture et calcul mental quotidien au
primaire, mention explicite des Lumières en histoire, fin du jargon… Le
Conseil supérieur des programmes (CSP) a officiellement rendu public ce vendredi les nouveaux programmes scolaires du CP à la troisième pour la rentrée 2016 (disponibles en ligne ici).
Le texte, qui doit encore être validé par la ministre et soumis au vote
du Conseil supérieur de l’éducation, a été considérablement remanié
pour répondre aux nombreuses critiques suscitées par la première
mouture, présentée au printemps. Tour d’horizon des principaux
changements.
Dictée, lecture et calcul mental quotidien en primaire
Les nouveaux programmes rendent obligatoires les
entraînements quotidiens à l’écriture, à la lecture et au calcul mental
en primaire. «Nombreuses sont les recherches démontrant l’impact des
exercices fréquents pour fixer les fondamentaux […] C’est le sens des
nouveaux outils d’évaluation mis en place dès le CE2 en mathématiques et
en français», explique Najat Vallaud-Belkacem dans une tribune publiée vendredi matin sur le site du Monde.
L’accent est particulièrement mis sur le français : en plus des dix
heures hebdomadaires qui lui sont consacrées, les nouveaux programmes
prévoient dix heures supplémentaires pour des activités quotidiennes
d’oral.
La division désormais abordée en CM1
La division était jusqu’à présent abordée en CE2. «Les enseignants nous ont fait remonter que c’était trop tôt», a déclaré la ministre vendredi. Le nouveau programme reporte l’apprentissage de cette technique en CM1.
Les outils à disposition des enseignants pour apprendre aux
élèves à compter restent les mêmes : bouliers, cailloux, jetons… En
revanche, les nouveaux programmes recommandent le calcul en ligne. Dès
le CE1, les élèves pourront désormais coder des déplacements à l’aide
d’un logiciel de programmation adapté.
Pas de thèmes facultatifs en histoire
L’annonce avait fait bondir certains professeurs en avril. En histoire, le CSP est finalement revenu «à des thèmes obligatoires», dont les Lumières, «tout en insistant sur la liberté pédagogique». «Toutes les grandes périodes de l’histoire de France seront étudiées», mais «nous laissons la possibilité aux enseignants de choisir leurs exemples», a déclaré la ministre vendredi, avec un renforcement de la chronologie.
Certains avaient dénoncé à tort un remplacement de la
chrétienté par l’islam. Les élèves étudieront toujours la naissance et
l’expansion de l’islam en cinquième, après avoir découvert le judaïsme
et la naissance du christianisme en sixième. La ministre a également
annoncé un renforcement de «l’enseignement laïque du fait religieux»
au collège dans les programmes d’histoire. Il y aura également une mise
en perspective avec les empires byzantin et carolingien.
Pas de listes d’œuvres littéraires obligatoires
En français, le CSP a en revanche refusé d’introduire des listes d’œuvres littéraires, demandées par des enseignants, mais il a «renforcé les liens entre les thèmes, les genres et les périodes littéraires». Par exemple, le thème de l’amour en quatrième doit être abordé avec des poésies allant de l’Antiquité au XIXe siècle ou encore par une pièce de théâtre du XVIIe siècle.
Les formules jargonneuses remisées
En éducation physique et sportive comme ailleurs, le vocabulaire jargonnant de la première mouture (qui avait même donné lieu à un quiz Libé) a été proscrit : exit le très raillé «milieu aquatique profond standardisé», remplacé non pas par «piscine», mais par «bassin en eau profonde».
Des programmes plus harmonisés
«Ce qui est nouveau, c’est que pour la première fois,
les programmes de la scolarité obligatoire, du CP à la troisième, ont
été pensés ensemble, et ça n’était jamais arrivé», a déclaré Najat Vallaud-Belkacem vendredi matin sur Europe 1.
De manière générale, les programmes seront plus harmonisés dans leur présentation, avec «deux niveaux de lecture», pour le grand public et pour les enseignants. Ils ne seront plus annuels, mais sur des cycles de trois ans (CP-CE2, CM1-6e, 5e-3e), dont un à cheval entre l’école élémentaire et le collège pour adoucir cette transition. «Pour
la première fois, dans toutes les disciplines, les apprentissages
seront continus et homogènes, pour mieux suivre la progression des
élèves», explique Michel Lussault, le président du CSP.
La notation de 0 à 20 maintenue
La ministre de l’Education nationale a fermement démenti
vouloir abandonner la notation des élèves de 0 à 20, au profit d’une
échelle comprise entre 1 et 4. «Il n’a jamais été question de revoir les notations telles qu’elles existent aujourd’hui» et le zéro ne disparaît pas, a déclaré Najat Vallaud-Belkacem sur Europe 1.
La ministre envisage en revanche de créer un système d’évaluation du «socle commun de connaissances, compétences et cultures», qui représente «ce qu’un élève doit maîtriser à la fin de sa scolarité obligatoire»,
en fin de troisième. Cette échelle d’évaluation indiquera si la
maîtrise de ces compétences est insuffisante, suffisante, bonne ou
excellente – avec une notation de 1 à 4 –, ce qui servira «à éclairer les parents» sur la situation de leur enfant, a-t-elle ajouté. Mais «c’est la notation telle qu’elle existe aujourd’hui qui comptera pour le contrôle continu.»
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