Une petite sélection des romans de cette rentrée littéraire en toute suggestivité.? - Photo Dominique Parat
Des libraires et la médiathèque Valery-Larbaud nous font partager leurs coups de cœur de cette rentrée littéraire foisonnante.
La rentrée est aussi littéraire. Avec la publication de
585 romans, le lecteur a de quoi nourrir sa boulimie, sa soif de
découverte, de meubler agréablement ses nuits blanches. De faire
partager ses lectures.
Dans cette série de romans publiés, s'inscrivent les
auteurs très médiatisés, les chouchous des lecteurs et les petites
perles ou premiers romans. Tour de table, non exhaustif, des coups de
c'ur des trois libraires indépendants de Vichy et de la médiathèque
Valery-Larbaud.
1 Mémoires d'Outre mer. Michaël
Ferrier, Éd. Gallimard. À La Grande Librairie, Caroline : « L'écriture
de ce roman autobiographique qui se déroule à Madagascar est très
poétique ». À la librairie A La Page, Natalia, met en exergue, les
descriptions de Madagascar. « On sent les couleurs, les odeurs, le
brassage permament. Ce roman entremêle à la fois à la fois l'histoire
intime, familiale et l'Histoire. »
2 Otages intimes. Jeanne
Benameur, Éd. Actes Sud. Dans ce roman, Étienne, un photographe de
guerre pris en otage durant plusieurs années est libéré. À La Grande
Librairie, Caroline : « A son retour en France, il se confronte à une
réadaptation, aux difficultés de redevenir libre et à celles de ses
proches à le comprendre ».
À la librairie A La Page, Natalia : « Il y a une
tension permanente dans ce livre tissé de cette incompréhension entre
celui qui a été otage et ceux qui sont restés. Ces derniers ne sont ils
pas otages d'eux-mêmes ? ». Coup de c'ur aussi de la médiathèque
Valery-Larbaud.
3 La Terre qui penche.
Caroline Martinez, Éd. Gallimard. À La Grande Librairie, Caroline : «
L'auteure place son héroïne dans le même château que son précédent opus
Domaine des murmures
(Goncourt des lycéens en 2011). Son écriture décrit un monde
merveilleux, c'est un conte. » À la librairie A La Page, Natalia : «
C'est le destin d'une jeune fille. Le récit est à deux voix : celle de
la vieille âme qui a connu ce qui s'est passé au château et celle de la
petite fille. Il y a beaucoup de codes de la littérature médiévale. »
4 Un Cheval entre dans un bar. David
Grossman, Éd. Seuil. Il y a de l'humour et de la dérision dans ce récit
entre réalité et inconscient qui parle de la perte et du deuil.
À la librairie Carnot, Martine. « C'est une vraie
performance d'auteur. Le livre tient sur une soirée qui se déroule dans
un club en Israël. Un comique, Dovalé G., interpelle et provoque
beaucoup le public. Dans une seconde partie, il part en vrille et
raconte sa vie. On découvre comment on lui a appris brutalement qu'il
était orphelin. L'histoire est passionnante, prenante. C'est une
écriture qui ne dévoile pas les choses tout de suite. C'est une écriture
coup-de-poing. » Coup de c'ur aussi de la médiathèque Valery-Larbaud.
5 Boussole. Mathias Enard, Éd. Actes Sud. Franz Ritter musicologue, épris d'orient, s'épanche.
À la librairie Carnot. Martine : « "L'orientalisme est
un humanisme", dit Mathias Enard. Il évoque tout ce que l'Occident a
pris impunément à l'Orient. Il remet les choses en place. Et,
actuellement, c'est intéressant de traiter un tel sujet. »
6 La Fable d'amour. Antonio Mauresco, Éd. Verdier.
À la librairie A la Page, Joël : « C'est un roman, très
court qui a tous les ingrédients d'une fable. Antonio est un SDF, dont
la communauté de clochards se moque. Il croise "la merveilleuse jeune
fille". C'est une fable en miroir où les situations s'inversent. C'est
un roman très naturaliste qui décrit la vie de ces clochards et offre à
la fois une apesanteur avec les ingrédients du conte. C'est un livre
très curieux qui mélange un style marqué avec une grâce poétique. »
7 Le Secret de l'empereur. Amélie
de Bourbon Parme, Éd. Gallimard. À la librairie A la Page, Cécile : «
C'est un roman historique sur la fin de règne de Charles Quint,
lorsqu'il transmet ses titres à son fils et à son frère. C'est une
histoire de transmission. Charles Quint a planifié le fait de passer la
fin de sa vie dans un monastère en Espagne. Il a la passion des
instruments de mesure du temps. Il y a une intrigue autour d'une
horloge. Ce roman permet d'entrer dans l'Histoire et l'histoire souvent
méconnue de Charles Quint. C'est une écriture très imagée. »
8 Profession du père. Sorj Chalandon, Éd. Grasset. L'ancien grand reporter à Libération signe son huitième roman, en partie autobiographique.
À La Grande Librairie, Caroline : « Le père est un «
tortionnaire », il est sadique avec sa femme et son fils. Il frappe.
L'auteur décrit cette emprise avec une écriture très émouvante et dure à
la fois. » Coup de c'ur aussi de la médiathèque Valery-Larbaud.
9 Les Nuits de Laitue. Vanessa
Barbara, Éd. Zulma. Un premier roman de cette auteure brésilienne. À la
librairie A la Page, Cécile : « C'est une galerie de personnages. Otto,
à la mort de sa femme se retrouve un peu perdu. Il finit par s'imaginer
que les gens complotent dans le village. C'est un roman qui joue avec
les codes policiers. Le style est très frais, plein d'énergie. »
10 D'ailleurs les poissons n'ont
pas de pieds. Jón
Kalman Stefansson, Éd. Gallimard. À la librairie A la Page, Natalia. «
C'est un voyage en Islande, à travers trois générations. L'écriture est
extrêmement poétique. On sent le vent, la terre noire, on entend le cri
des mouettes. C'ets très vivant. »
11 Autres romans cités plusieurs
fois.
Retiens ma nuit, Denis Tillinac, Éd Plon ;
Le c'ur du problème, Christian Oster, Éd de l'Olivier ;
Neverhome, Laird Hunt, Éd. Actes sud ;
Petit piment, Alain Mabanckou, Éd. Seuil ;
Mâ ;
Corps désirable, Hubert Hadadd ;
Un amour impossible, Christine Angot, Éd. Flammarion ;
Juste avant l'oubli, Alice Zeniter, Éd. Flammarion.
Fabienne Faurie