À l'occasion du 7e Festival international du livre policier de Toulouse, les auteurs de romans noirs souhaitent une meilleure reconnaissance.
Source AFP
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S'ils sont parmi les auteurs qui vendent le plus
en France (un quart
des ventes en France), les écrivains de romans noirs veulent être reconnus comme
ceux de la littérature dite blanche. "Le roman noir, c'est du roman, du bon
roman qui a du sens", affirme Aurélien Masson, patron de la collection Série
noire chez Gallimard, au 7e
Festival international du livre policier de Toulouse, qui a
rassemblé quelque 60 auteurs de vendredi à dimanche. "On oublie que dans polar
il y a art", clame ce patron de collections qui a réduit le nombre des sorties
par an de 50 à 15 pour privilégier la qualité. Et de s'agacer qu'en France on
s'oblige à différencier les auteurs de polars et les autres.
"Plus le polar marche, plus il est confronté aux clichés", regrette Aurélien Masson. Ce que déplore également Patrick Pecherot, Prix transfuge du polar 2015 (Plaie ouverte/Série noire) : "Il n'a pas la même reconnaissance. Les grands prix littéraires ne vont pas à ce type de livres", dénonce-t-il. À l'exception peut-être de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert du Suisse Joël Dicker, sélection finale du Goncourt, prix de l'Académie française et Goncourt des lycéens. "Mais il n'a jamais été présenté comme un polar", remarque Jean-Paul Vormus, président de l'association Polars du Sud.
Rares sont les élus à inscrire leurs noms sur la liste des meilleures ventes, à l'instar de Maxim Chattam, Karine Giebel, Franck Tilliez ou encore Fred Vargas. À Toulouse, comme dans les autres festivals du polar qui se multiplient dans l'Hexagone, avec une centaine chaque année, les fans se pressent devant quelques vedettes. Parmi les écrivains remarqués, Christophe Guillaumot, capitaine de police au SRPJ de Toulouse et Prix du Quai des Orfèvres 2009 (Chasse à l'homme/Fayard), est venu pour son deuxième livre (Abattez les grands arbres/Carin). "Policier, c'est comme un polar : ça fait rêver", constate l'un des rares policiers encore en activité à publier.
"Plus le polar marche, plus il est confronté aux clichés", regrette Aurélien Masson. Ce que déplore également Patrick Pecherot, Prix transfuge du polar 2015 (Plaie ouverte/Série noire) : "Il n'a pas la même reconnaissance. Les grands prix littéraires ne vont pas à ce type de livres", dénonce-t-il. À l'exception peut-être de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert du Suisse Joël Dicker, sélection finale du Goncourt, prix de l'Académie française et Goncourt des lycéens. "Mais il n'a jamais été présenté comme un polar", remarque Jean-Paul Vormus, président de l'association Polars du Sud.
Le prix Nobel à Stephen King
"Il y a quelques années, un critique américain avait créé la polémique en proposant le Nobel de littérature à Stephen King. À ses yeux, il représentait le meilleur d'un genre en vogue", relève également Donato Carrisi, l'auteur italien le plus lu dans le monde, qui vient de publier Malefico (Calmann-Levy). "Maintenant, ce prix pourrait aussi aller à un auteur de policiers. Mais cela n'arrivera jamais", regrette-t-il. Longtemps qualifié de "roman de gare", le polar doit désormais répondre à des critères de qualité d'écriture. "Il y a un travail d'esthétique et d'éthique", estime l'Espagnol Victor Del Arbol, Grand Prix de la littérature policière (Toutes les vagues de l'océan, éditions Actes Sud). "L'intérêt des polars est qu'ils sont de plus en plus sociétaux", remarque le Britannique Graham Hurley (L'Incendie/Le Masque), dont les romans sont adaptés sur France 2 (Deux flics sur les docks).Les polars français rivalisent difficilement
"C'est une occasion d'explorer la société, de connaître son voisin en restant assis dans son fauteuil", ajoute-t-il, estimant que le polar d'aujourd'hui, c'est les ouvrages d'Émile Zola ou de Victor Hugo d'antan. "Les gens aiment les polars parce qu'ils pensent que leur survie dépend de la façon dont ils se comprennent eux-mêmes et dont ils comprennent les autres", renchérit son compatriote Roger J. Ellory (Les Assassins/Sonatine) Mais "attention", prévient Aurélien Masson, "si on enlève les têtes d'affiche, de nombreux auteurs ne vendent pas beaucoup". Les polars français d'ailleurs rivalisent difficilement face aux romans noirs américains, scandinaves, italiens, allemands, britanniques ou russes.Rares sont les élus à inscrire leurs noms sur la liste des meilleures ventes, à l'instar de Maxim Chattam, Karine Giebel, Franck Tilliez ou encore Fred Vargas. À Toulouse, comme dans les autres festivals du polar qui se multiplient dans l'Hexagone, avec une centaine chaque année, les fans se pressent devant quelques vedettes. Parmi les écrivains remarqués, Christophe Guillaumot, capitaine de police au SRPJ de Toulouse et Prix du Quai des Orfèvres 2009 (Chasse à l'homme/Fayard), est venu pour son deuxième livre (Abattez les grands arbres/Carin). "Policier, c'est comme un polar : ça fait rêver", constate l'un des rares policiers encore en activité à publier.
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