A l’occasion de l’ouverture du
salon du livre et des papiers
anciens, j’aimerais vous faire découvrir
ce monde méconnu des passionnés de vieux documents. Pèlerinage des
collectionneurs de l’Europe entière (si ce n’est du monde ?), ce très attendu
salon est le paradis du chineur. On y propose de tout : manuscrits, magazines,
cartes postales, photographies, documents d’archives, affiches, des BD, des
objets de collections, des timbres ou encore de la scripophilie(ceci
n’est pas un gros mot).
Salon du livre et des papiers
anciens © Camille Causse
A huis clos dans l’espace
Champerret, le temps se fige. Les lunettes sont vissées sur tous les nez, et les
fronts plissés de concentration pour ne pas passer à côté de la perle rare. La
mienne, je l’ai trouvée en ce sublime journal de bord et de vie d’un commandant
de vaisseau du XIXe siècle dans lequel se trouve une centaine de photographies,
organisées de manière chronologique. Mais la perle rare a un prix. A quatre
chiffres, la couleur est annoncée. Néanmoins, l’acquisition de 5 curiosités plus
tard confirme l’adage du salon : « on y rentre curieux … on en sort en
collectionneur ».
Journal de bord
d’un commandant de vaisseau © Camille Causse
C’est au milieu de cette
centaine d’exposants que je retrouve la libraire La Galcante, lieu
incontournable de Paris, découvert il y a quelques semaines.
La Galcante © Camille Causse
Spécialisée en presse ancienne,
elle est un mélange de musée de la Presse et librairie de journaux anciens.
C’est en 1975 qu’elle est ouverte par Christian Bailly, journaliste passionné
par l’histoire de la presse et grand collectionneur. Suite au décès d’un ami qui
lui lègue toute sa collection privée, il se retrouve du jour au lendemain avec
une double collection, des triples et quadruples à ne pas savoir quoi en faire.
C’est là que naît la Galcante. Y revendre, pour commencer, le surplus de cette
double collection. Et le succès est immédiat. On y voit passer tous les jours
des collectionneurs, des chercheurs mais aussi des particuliers qui cherchent le
cadeau original. Après le décès de Christian Bailly personne ne souhaite
reprendre l’affaire. Celle-ci est alors proposée à un fidèle de la maison. Après
22 ans dans la librairie, Jacek Kuzma a 2 semaines pour se décider. Il choisit
de préserver cette mémoire. La Galcante est sauvée.
Avec plus de 8 millions de
publications (quotidiens, magasines, trimestriels, etc.), des affiches, des
prospectus, tracts, publicités et photographies, ce lieu est une caverne
d’Alibaba. Et on en trouve partout : sur les murs, sur et sous les tables, dans
les recoins, les nombreuses caves et dans un entrepôt de 1000 m² où se trouvent
les triples (quadruples, etc) ainsi que les quotidiens depuis 2012. N’oublions
pas qu’en plus de collectionner de la presse ancienne, l’actuelle est conservée.
Les habitants du quartier s’investissent dans cette lourde tâche en déposant
régulièrement ses journaux à l’entrée du commerce. Et étonnamment, de plus en
plus de demandes de quotidiens récents émanent de la part de journalistes et
d’avocats.
La Galcante © Camille Causse
Et pourquoi ce nom me direz-vous
? (Attention SPOILER !) C’est un néologisme, une contraction de deux mots :
galerie et brocante. Et je ne sais pas pour vous, mais moi ça me donne
l’impression de voyager sur une autre planète. La planète Galcante.
Camille Causse
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