La sortie du "Papyrus de
César", le 36e album d'Astérix (et le 2e depuis sa reprise par Ferri et Conrad),
se prépare à la manière du prochain "Star Wars".
Le Papyrus de César paraîtra
le 22 octobre prochain.Editions
Albert-René
Mise en scène solennelle, informations
distillées au compte-gouttes… Que reste-t-il du héros le plus emblématique de la
culture populaire française ? Les éditions Albert René, qui veillent avec un
scrupule et un contrôle extrêmes aux destinées du personnage d'Astérix, mine
d'or de l'édition mondiale (365 millions d'albums vendus depuis ses débuts, près
de 5 millions pour le dernier Astérix chez les Pictes), avaient prévenu
les journalistes qui souhaitaient assister à la présentation du nouvel album de
la série, à paraître le 22 octobre et intitulé Le Papyrus de César :
rendez-vous était donné à 9 h 30 précisément au pied de la tour Eiffel, cet
autre symbole du rayonnement culturel de la France dans le
monde. Les retardataires seraient punis en empruntant les mêmes accès que les
touristes, déjà présents en masse à cette heure matinale.
Certes, on imagine qu'il est plus à plaindre que
Ferri et Conrad, du moins du strict point de vue financier (il fut un temps où
Albert Uderzo, paraît-il, était le premier contribuable de France). Mais on crut
voir se dessiner sur le visage de Ferri, que les lecteurs du Point
connaissent bien, un très vague instant de mélancolie au moment où
l'intervieweuse lui indiqua que ses propres personnages étaient désormais
orphelins. Les amateurs du formidable De Gaulle à la plage risquent donc
d'attendre encore longtemps la suite des aventures du Général, qui pensait
pourtant que son seul rival international était Tintin, et non le Gaulois
moustachu. Et ce nouvel album, se demandera le lecteur ? Eh bien, il faudra
patienter jusqu'au 22 octobre, et c'est bien le véritable point commun à
Astérix et à Star Wars : aucun journaliste ne devrait être
autorisé à lire Le Papyrus de César avant sa sortie officielle.
Verra-t-on alors se former devant les librairies, dès l'aube, des files
d'amateurs déguisés en Gaulois, à la manière des Yoda ou Dark Vador qui ne
manqueront pas de se rassembler le 16 décembre devant les salles de cinéma ? Le
journaliste, rentré chez lui ce matin avec un sérieux rhume, ne s'y risquera
pas, lui, avant l'après-midi.
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