L’écrivain d’origine tunisienne Hédi Kaddour et l’écrivain algérien Boualem Sansal ont reçu ex aequo jeudi le Grand Prix du roman de l’Académie française, premier grand prix littéraire de la saison, a annoncé le secrétaire perpétuel de l’Académie.
Hédi Kaddour et Boualem Sansal ont été choisis au quatrième tour par onze voix chacun, contre une voix à Agnès Desarthe, a précisé Hélène Carrère d’Encausse. C’est la troisième fois que l’Académie décerne son Grand Prix du roman à deux écrivains en même temps.
Les deux écrivains, arrivés ensemble à l’Académie, très décontractés et sans cravate, rejoignent dans ce palmarès des auteurs aussi prestigieux que François Mauriac, Michel Tournier ou encore Patrick Modiano. Le prix est doté de 10.000 euros.
En donnant leur prix à l’auteur algérien francophone Boualem Sansal, pour «2084» (Gallimard), et à l’écrivain d’origine tunisienne Hédi Kaddour, pour «Les Prépondérants» (Gallimard), les Immortels ont récompensé deux livres salués par la critique.
C’est la chronique d’un monde en train de sombrer que donne à voir Hédi Kaddour dans «Les Prépondérants», roman haletant et fresque implacable d’une société coloniale figée des années 1920 en Afrique du Nord.
Déjà lauréat du prix Jean Freustié, Hédi Kaddour pourrait devenir le troisième écrivain, après Jonathan Littell et Patrick Rambaud, à recevoir la même année le Grand Prix du roman de l’Académie française et le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, qui sera attribué mardi.
Le monde décrit par Boualem Sansal dans «2084» est, lui, un cauchemar. Bien sûr, peut-on se rassurer, il s’agit d’une fiction même si, peut-on s’effrayer, ce roman ressemble à une prophétie.
L’auteur du «Village de l’Allemand», où il faisait le lien entre nazisme et islamisme, nous entraîne dans le futur au cœur de l’Abistan, un État religieux fanatique dont le pouvoir s’étend presque sur toute la planète.
AFP