jeudi 31 décembre 2015

Culture: Paris, la bibliothèque Louvre ferme définitivement

Place du Louvre (Ier). L’établissement fermera définitivement ce jeudi à 16 heures.
Place du Louvre (Ier). L’établissement fermera définitivement ce jeudi à 16 heures. (LP/Philippe Baverel.)
La bibliothèque du Louvre (Ier) vit ses derniers jours. Elle fermera définitivement ses portes ce jeudi après-midi. Les ouvrages seront transférés à la médiathèque de la Canopée dont l’ouverture est prévue au printemps. Une fermeture regrettée par Jean-François Legaret, le maire (LR) du Ier : « Pendant trois mois, nous vivrons avec zéro bibliothèque dans l’arrondissement ! » Au cabinet de Bruno Julliard, adjoint (PS) à la maire de Paris, on avait expliqué cette situation par le retard pris dans l’ouverture de la médiathèque. Les habitués pourront rapporter leurs livres dans leur bibliothèque jusqu’à 16 heures ce jeudi, puis dans les bibliothèques Charlotte-Delbo, Arthur-Rimbaud et Marguerite-Audoux les jours suivants.
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mercredi 30 décembre 2015

Le «Journal» d'Anne Frank sera-t-il dans le domaine public vendredi ?

Droits d'auteur  Par

Stèle à la mémoire d'Anne Frank, sur le site du camp de Bergen-Belsen, en Allemagne, le 21 juin dernier.Stèle à la mémoire d'Anne Frank, sur le site du camp de Bergen-Belsen, en Allemagne, le 21 juin dernier. Photo Nigel Treblin. AFP

L’histoire aurait pu être simple, relever de l’évidence, même. Nous aurions, dans deux jours, pu célébrer comme il se doit l’entrée du célèbre Journal d’Anne Frank dans le domaine public. Une occasion rêvée pour se remémorer l’importance de l’œuvre de la jeune diariste décédée en 1945 à Bergen-Belsen. Le droit d’auteur est ainsi fait que c’est le 1er janvier de chaque année que de nombreuses œuvres entrent – s’élèvent, insistent certains – dans le domaine public. Soixante-dix ans après la mort de l’auteur, ce qu’il a produit devient un bien commun et, à ce titre, personne n’a plus le droit de demander une contrepartie financière pour son utilisation ou sa diffusion. Ainsi, le 1er janvier 2016, pour les écrits de Paul Valéry, d’Adolf Hitler, de Franklin Roosevelt, et, donc, d’Anne Frank. Mais le Fonds Anne Frank, fondé en 1963 à Bâle par le père de la jeune fille, Otto Frank, et qui détient des droits patrimoniaux du Journal, n’est pas de cet avis et considère qu’aucune des deux versions qui existent (celle expurgée par son père publiée en 1947, et la version intégrale publiée en 1986) ne sera concernée par le domaine public en 2016. C’est là que ça se complique.
Début octobre, Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information connu pour son blog affordance.info, publie une lettre à Anne Frank dans laquelle il s’émeut avec des mots très justes qu’il faille «attendre un siècle après la mort d’une jeune femme juive de 16 ans dans un camp de concentration pour que son témoignage, son journal, son œuvre, puisse entrer dans le domaine public». Il décide à la suite de ce texte de mettre en ligne les deux versions du texte, tout en sachant qu’il s’agissait alors d’un acte illégal. Son geste ne passe pas inaperçu (lire Libération du 8 octobre) et de nombreuses personnes lui emboîtent le pas et mettent aussi à disposition le texte sur leur site. Parmi elles, Isabelle Attard, députée Nouvelle Donne du Calvados. Un mois plus tard, suite à une mise en demeure du Livre de Poche, Olivier Ertzscheid retire les fichiers de son site : il s’agissait des versions en français qui restent protégées par le droit des traducteurs. Mais il maintient ses propos et assure, tout comme Isabelle Attard, qu’il mettra en ligne le texte en version originale néerlandaise le 1er janvier 2016.
Il aura fallu attendre cette semaine, à quelques jours de la date fatidique, pour que le Fonds Anne Frank réagisse. Le maître de conférence et la députée ont ainsi reçu chacun un joli courrier des avocats du Fonds. Le premier a publié le sien sur son site. La lettre commence par rappeler sa position sans équivoque concernant l’entrée dans le domaine public du Journal : ce ne sera pas avant plusieurs années. Mais c’est la suite qui retient l’attention : le courrier liste plusieurs injonctions auxquelles Olivier Ertzscheid doit se conformer dans les cinq jours : renoncer à la mise en ligne de quelque version que ce soit du Journal d’Anne Franck, expliquer sur son blog qu’il n’avait pas bien compris les tenants et les aboutissants de l’affaire, informer tous les médias avec qui il a été en contact du fait qu’il a reconsidéré son geste et transmettre à l’avocat des preuves de ces contacts. Et le courrier de préciser qu’il devra s’acquitter de 1 000 euros par jour et par injonction non suivie.
«Je m’étonnais de ne pas avoir de leurs nouvelles, surtout depuis les quinze derniers jours, suite à la parution d’un article sur le sujet dans le New York Times, explique Olivier Ertzscheid. Leur courrier, c’est avant tout une approche d’intimidation, à l’anglo-saxonne.» Il prend cependant la chose au sérieux : «Ce n’est pas mon objectif de devenir un martyr de la cause. Mais quoi qu’il arrive, je vais continuer à défendre l’entrée dans le domaine public du texte d’origine en version originale. Et s’il le faut, je suis prêt à assumer et à le mettre en ligne, en espérant que je ne sois pas le seul.» Il ne le sera pas, puisque du côté d’Isabelle Attard, le discours est tout aussi résolu.  «Je n’ai encore rien fait, et je reçois déjà des menaces, s’amuse-t-elle. Ils m’expliquent que c’est une honte de faire ça en tant que parlementaire, que c’est comme si j’avais incité les gens à abîmer la voiture de quelqu’un. C’est à se demander s’ils sont vraiment avocats. Dans leurs explications, ils ne cessent de sortir de la loi pour rentrer dans le pathos. Je mettrai bien le texte en ligne dans les premiers jours de janvier.»
La députée insiste sur l’importance de la portée symbolique ce ce geste : «Le journal est extrêmement important à mes yeux, et le priver de domaine public, c’est dommageable pour la mémoire d’Anne Frank. Le domaine public permettra à la Terre entière d’en faire des choses bénéfiques pour tout le monde.» Olivier Ertzscheid, de son côté, pointe un autre symbole : «Le 1er janvier 2016, l’histoire fait que plein d’œuvres antisémites, dont Mein Kampf, entrent elles aussi dans le domaine public. Il est aberrant que le Journal d’Anne Frank ne soit pas là pour contrebalancer ça.» Mais ça ne suffira malheureusement pas à convaincre les ayants droit. Le maître de conférences admet : «Quoiqu’il arrive, le débat ne pourra être définitivement tranché que par un juge.»
Et ce dernier aura du boulot. Il lui faudra en effet décider quelle interprétation du droit d’auteur s’applique pour le Journal d’Anne Frank. Face à la règle des soixante-dix ans après la mort de l’auteur, le Fonds entends appliquer celle des soixante-dix ans après la mort d’Otto Frank en 1980 pour la version retravaillée, et la règle qui avait court en 1986 pour le texte intégral, à savoir cinquante ans après la date de publication. Ce qui nous emmène respectivement en 2050 et en 2036.
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mardi 29 décembre 2015

Les propriétés vertigineuses de la bibliothèque « univers » de Babel

Share4kako-9DetwZxqFqxrPHosL’idée d’une bibliothèque infinie est imaginée pour la première fois par le mathématicien et écrivain allemand Kurd Lasswitz. Dans sa nouvelle « La bibliothèque universelle », parue en 1904, soit quelques années avant sa mort, Lasswitz imagine une bibliothèque pouvant contenir toutes les œuvres possibles de l’humanité. Raisonnant en bon mathématicien, il sait que les combinaisons de tous les caractères de l’alphabet aboutissent à un nombre fini.
Jorge Luis Borges, écrivain argentin du XXe siècle, s’en inspire et publie en 1941 une de ses plus célèbres nouvelles, « La bibliothèque de Babel ». La bibliothèque de Babel est une bibliothèque univers, c’est-à-dire qu’elle est tellement grande qu’elle contient tous les textes possibles et imaginables, sa taille constitue un défi à l’imagination humaine.

La bibliothèque du vertige

Combien de livres contient-elle exactement ? Un nombre colossal. Pour le comprendre, il faut préciser le « fonctionnement » de la bibliothèque : selon Borges, chaque livre qu’elle possède contient 410 pages et chaque page contient 40 lignes de texte, elles-mêmes composées de 80 caractères chacune. Chaque livre contient donc 1 312 000 caractères et utilise toutes les lettres de l’alphabet (26 lettres), plus l’espace, la virgule et le point, ce qui porte à 29 le nombre de signes différents utilisables.
La bibliothèque comporte donc 291 312 000 livres (29 multiplié par lui-même 1 312 000 fois), ce qui donne un nombre composé de près de deux millions de chiffres. Pour prendre la mesure d’un tel nombre, l’imprimer requerrait 500 pages A4, remplirait un roman de 1 100 pages en format de poche et, écrit en ligne droite, mesurerait environ 354 kilomètres de long.
La place que prendrait une telle bibliothèque donne le tournis. Si l’on imagine qu’un livre occupe un volume de 3 000 cm3, et si l’on part du postulat que l’univers observable est une sphère de 46 milliards d’années-lumière de rayon (ce qui est une approximation rapide, mais passons), de rapides calculs indiquent que l’on peut stocker dans cet univers environ 2,8 × 1050 livres. Si elle existait, la bibliothèque imaginée par Borges remplirait non seulement l’univers tout entier, mais en nécessiterait beaucoup plus. Combien ? Environ 101 918 616, ce qui constitue un nombre à peu près aussi grand que celui mentionné plus haut. Vertigineux, non ?

L’infini (ou presque) permis par le numérique

Tellement vertigineux que l’idée même qu’une telle bibliothèque existe est longtemps restée au stade d’utopie et dans l’imagination de Jorge Luis Borges et de ses lecteurs. Pourtant, à défaut d’exister physiquement, la bibliothèque existe aujourd’hui numériquement.
Créée par Jonathan Basile, libraryofbabel.info reproduit (presque) exactement le fonctionnement de la bibliothèque décrite par Jorge Luis Borges. Fidèle à la nouvelle parue en 1941, la bibliothèque numérique est organisée en pièces hexagonales identiques, dont 4 des murs abritent des livres sur cinq étagères chacun.
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Une pièce hexagonale de la bibliothèque de Babel telle que l'a créée Jonathan Basile.
   
Chaque étagère comporte 32 livres de 410 pages chacun. Et chaque page de chaque livre, de chaque étagère, de chaque pièce est accessible. L’immense majorité de ces pages renferment des suites incompréhensibles de caractères. Pourtant, parmi ces milliards et milliards de pages, se trouvent forcément des livres que vous avez lus. Ces pages contiennent pratiquement tout : vous y trouverez aussi bien les aventures de votre héros de roman préféré que le manuel d’utilisation de votre aspirateur, les évangiles de la Bible ou les versets du Coran, les articles de l’Encyclopédie de Diderot, les poèmes de Shakespeare, toutes les pages de votre journal intime, toutes les théories mathématiques jamais écrites, tous les secrets, tous les rêves, tous les récits et tous les noms, même votre nom et votre histoire, existent déjà dans l’immensité de la bibliothèque de Babel.
Parmi ces pages inexplorées se trouve aussi tout ce qui n’a jamais été écrit mais qui le sera peut-être un jour. Combien de chefs-d’œuvre de littérature inconnus ou futurs se cachent dans cette bibliothèque ? Les proses à venir d’un futur Rimbaud s’y trouvent déjà, tout comme les prochains romans de Michel Houellebecq. Même cet article, ces lignes y sont déjà écrites.
La bibliothèque créée par Basile est différente de celle imaginée par Borges en cela qu’elle ne contient pas tous les livres possibles mais seulement toutes les pages possibles. La bibliothèque contient donc environ 4,7 × 104 679 pages différentes, réparties dans 104 677 livres.
Bien sûr, la bibliothèque contient tellement d’information qu’il serait impossible de la stocker numériquement. Le contenu de la bibliothèque est généré à partir d’un algorithme spécial créé par Jonathan Basile. Chaque page a un numéro unique qui lui est propre et qui l’identifie dans la bibliothèque. L’algorithme utilise ensuite ce numéro de page pour générer un nombre pseudo-aléatoire unique qui est lui-même converti en base 29, c’est-à-dire en texte utilisant les 29 signes cités précédemment : le texte de la page est généré. Le même numéro de page créera donc la même page à chaque fois.
L’opération inverse est possible : à partir d’un texte, l’algorithme peut retrouver le numéro de la page le contenant et donc la « localisation » de la page. En quelque sorte, le contenu de la page est prédéterminé et existe déjà, certes perdu dans la gigantesque botte de foin de cette bibliothèque, mais bel et bien réel.
Tout ce que vous écrirez ou pourriez écrire est déjà là, quelque part. Il suffit juste de chercher.
Gary Dagorn
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lundi 28 décembre 2015

Notre correspondante expulsée de Chine : le communiqué de la SDR de L'Obs

Le bureau de la Société des Rédacteurs de "L’Obs" dénonce fermement l’expulsion d'Ursula Gauthier et rappelle que la liberté d’expression et celle de la presse sont des principes non négociables, que la France doit défendre à tout prix.

Ursula Gauthier, correspondante de l'"Obs" en Chine GREG BAKER / AFPUrsula Gauthier, correspondante de l'"Obs" en Chine GREG BAKER / AFP

Le bureau de la Société des Rédacteurs de "L’Obs" dénonce fermement l’expulsion de notre journaliste correspondante en Chine, Ursula Gauthier. Il s’indigne aussi de la réaction laconique et peu convaincante des autorités françaises face à cette décision, qui constitue pourtant une atteinte grave à la liberté d’expression et au devoir d’informer. Dans son communiqué, le Quai d’Orsay "regrette", mais ne condamne pas, "que le visa de Madame Ursula Gauthier n’ait pas été renouvelé". Il rappelle, mollement seulement, "l’importance que les journalistes puissent exercer leur métier partout dans le monde".
Ursula Gauthier est la première correspondante à faire l’objet d’une telle mesure depuis l’expulsion de Chine en 2012 de Melissa Chan, correspondante du service anglais de la chaîne Al Jazira. Une décision qui fait suite à un article publié sur le site de "L’Obs" le 18 novembre dernier. Notre correspondante y rendait compte de la répression infligée par le pouvoir, sous couvert de lutte contre le terrorisme international, à la minorité Ouïghoure au Xinjiang.
Raconter, dénoncer ce qui vaut la prison à des universitaires ou avocats en Chine est notre devoir. Pour reprendre les mots d’Ursula Gauthier, "il est crucial de dire ce qui se passe au Xinjiang comme on l’a fait pour la Tchétchénie et la Russie".
Les dirigeants français ont tort de ne pas s’émouvoir plus de cette expulsion, qu’il faut voir comme la manifestation d’une volonté de mise au pas de la presse internationale, par un pays qui n’est autre que la deuxième puissance du monde. La liberté d’expression et celle de la presse sont des principes non négociables, que la France doit défendre à tout prix.
Le bureau de la Société des Rédacteurs de L'Obs
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dimanche 27 décembre 2015

« Vu sur YouTube », le nouvel argument des éditeurs

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Après « Vu à la TV », « Vu sur YouTube ». Pour vendre leurs produits, les marques n’hésitent jamais à nous rappeler leur notoriété. Même principe dans l’édition où les noms des auteurs les plus connus sont inscrits en gros sur un bandeau.
Mais avec l’arrivée des nouveaux auteurs issus du Web, d’autres arguments sont mis en avant. Ina Mihalache, plus connue sous le nom de Solange te parle, sort un livre début janvier aux éditions Payot. Sur le petit bandeau rouge qui barre la couverture, on peut lire : « 15 millions de vues sur YouTube ».
Les éditions Payot ne sont pas les premières à user de ce procédé :
  • La Martinière a fait de même pour « Girl Online » de la youtubeuse beauté anglaise Zoe Sugg, en précisant « 7 millions de fans sur YouTube ».
  • En novembre, les éditions Marabout sortaient « Prenez le temps d’e-penser », premier livre de Bruce Benamran, youtubeur également, qui a pour habitude de vulgariser la science sur ses vidéos. En bandeau, une citation de L’Expansion, « Bruce, le Français qui rend la science plus populaire que les chatons de YouTube », sans oublier la petite précision « déjà plus de 500 000 fans ».

« Ce n’est pas un signe de valeur, c’est le signe que c’est là que ça se passe »

Pour Christophe Guias, directeur littéraire des éditions Payot :
« Le bandeau est une accroche, il fait partie du dispositif pour séduire l’acheteur. On cherche un positionnement et on pense à ce qui va attirer. L’auteure étant identifiée sur YouTube, c’était plus clair comme ça. »
Et lorsque l’on voit le succès de certaines stars du Web, pas étonnant que les maisons d’éditions cherchent à s’en emparer.
« Vous voyez plein de maisons d’éditions qui se sont ruées sur les personnalités d’internet, avec comme point d’appui le fait qu’elles soient sur YouTube. »
Pour ce qui est des autres livres, les bandeaux plus classiques restent.
« Nous publions en février le texte de la pièce “Maligne” de Noémie Caillault et ce que nous avons choisi de mettre en avant sur le bandeau est une phrase de Daniel Pennac sur elle. »
Dès 2011, L’Express annonçait le débarquement des blurbs, « cette brève phrase signée d’un grand écrivain qui figure sur la couverture ou le bandeau rouge du livre d’un de ses confrères, en général moins connu », toute une histoire d’industrie marketing en découlait. Des « blurbeurs frénétiques » au « blurb à contre-courant », peu importe la petite phrase de l’auteur connu pourvu qu’il y en ait une sur le bandeau rouge.

Le prix du bandeau

Car c’est qu’il a de l’importance ce demi-emballage – et même de la valeur, en témoigne cette annonce de PriceMinister proposant un bandeau d’occasion pour 5,90 euros.
L’année dernière, Sylvie Ducas, maître de conférence en littérature française et en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, s’intéressait aux bandeaux rouges lors d’une conférence. Pour la chercheuse :
« La démultiplication des bandeaux rouges va de pair avec une dissémination des formes de la prescription littéraire. »
Les prix littéraires ne sont plus que « de simples labels répondant à une logique commerciale » laissant place au « sacre des lecteurs ». Internet en est le principal initiateur, « envahi par des prix extrêmement commerciaux, mais aussi des prix plus alternatifs avec des livres qui, de façon délibérée, ne sont pas de la rentrée littéraire (exemple du prix Biblioblog) ». 
Reste encore à s’en amuser, comme l’a fait cet été la librairie Chantelivre à Paris. Pour égayer sa vitrine, la boutique spécialisée dans la littérature jeunesse a joué au rapport de disjonction en plaçant des bandeaux de livres « sérieux » sur ses livres pour enfant.
Pour pousser l’amusement plus loin et vous essayer à l’exercice, ou tout simplement si « vous souffrez du regard méprisant des autres passagers sur la couverture du livre que vous lisez dans les transports en commun », vous pouvez toujours créer votre propre bandeau sur Babelio.
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mercredi 23 décembre 2015

Les écrivains, ces voyageurs du temps

Chronique par Xavier Houssin

Ce mois-ci, Xavier Houssin évoque les allers-retours dans le temps, chers à de nombreux auteurs. 

Les écrivains, ces voyageurs du temps
Fin d’année? Bah… Nos vies ne sont que du passé. Il nous a envahi dès la naissance, ne laissant au présent qu’une part vacillante. Nous séjournons dans les souvenirs sans nous en rendre compte. Fantômes de nous-mêmes, nous nous croisons sans cesse, au hasard d’une rue, d’un paysage. Dans des lieux que nous avons traversés, où nous avons été heureux. Ou pas.
On y salue l’enfant que nous étions et dont les rêves, d’un coup, se réveillent en nous. Ou le jeune homme, la jeune femme, au cœur gonflé d’une attente qui nous fait un peu sourire. Et d’autres figures de nous, encore, avec tous ceux qui les accompagnent.
La littérature se nourrit de ces allers-retours. De ces explorations de la mémoire, avec ses mystères, ses hésitations, ses lacunes à combler. Didier Blonde est l’écrivain de ces voyages dans le temps. Ses livres sont hantés par les spectres, figures souvent inconnues de l’autrefois, qu’il suit à la trace, qu’il accompagne, déchiffrant avec une patience de chartiste leurs existences oubliées. Il a ainsi ramené à lui Suzanne Grandais, la star française du muet (Un amour sans paroles, Gallimard, 2009) ou cette noyée de 1901 au masque mortuaire angélique qu’Aragon appelait « la Joconde du suicide » (Le Nom de l’inconnue, Régine Deforges, 1988, réédité L’inconnue de la Seine, Gallimard, 2013).
Aujourd’hui, avec Leïla Mahi 1932 (1), il mène une autre «enquête». Le titre reprend une inscription gravée sur une plaque funéraire découverte dans les allées du colombarium du Père-Lachaise. Case 5011. Sur la photo placée en médaillon Didier Blonde est happé par «deux grands yeux maquillés d’un cerne ténébreux, aux prunelles hypnotiques, qui me fixent, m’attirent irrésistiblement, comme une phalène». Le voilà parti dans une investigation où les impasses succèdent aux friches. Découragements. Persévérance. Le texte est troublant. On finit par apprendre que Leïlah Mahi, morte à 42 ans, était l’auteur de deux romans. Ah, ces romanciers, ces poètes disparus que l’on aimerait relire ! Le Canadien François Ouellet, grand spécialiste des «méconnus», vient de leur consacrer un recueil. Les années qui passent sont des années-lumière.
(1) Gallimard, 128 p., 15 €.
Contre l’oubli : vingt écrivains français du XXe siècle à redécouvrir de François Ouellet, éditions Nota Bene.
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mardi 22 décembre 2015

Le poète surréaliste Alain Jouffroy est mort

Également romancier, essayiste, critique d'art, directeur de revue et éditeur, Alain Jouffroy est l'auteur de plus d'une centaine d'ouvrages.
DISPARITION - L'écrivain, prix Goncourt de la poésie en 2007 et proche d'André Breton et de Louis Aragon, est décédé dimanche à l'âge de 87 ans. Il laisse derrière lui plus d'une centaine d'ouvrages.
Le poète surréaliste Alain Jouffroy, proche entre autres d'Aragon et prix Goncourt de la poésie en 2007, est mort dimanche 20 décembre à l'âge de 87 ans, a-t-on appris auprès de ses proches. L'écrivain s'est éteint à l'hôpital Saint-Louis à Paris où il était hospitalisé depuis deux semaines.
Également romancier, essayiste, critique d'art, directeur de revue et éditeur, Alain Jouffroy est l'auteur de plus d'une centaine d'ouvrages. Il avait été de toutes les avant-gardes, qu'elles soient littéraires ou artistiques.
Né à Paris en 1928, admirateur d'Henri Michaux, il a été un grand témoin et un acteur important de la vie intellectuelle de la deuxième moitié du XXe siècle. Lié au mouvement surréaliste (malgré une brouille avec André Breton qu'il défendra cependant toute sa vie), il se lia d'amitié avec des artistes comme Victor Brauner et le Chilien Roberto Matta. Il fut l'un des principaux introducteurs en France, au début des années 1960, du Pop Art, des écrivains de la Beat Generation, dont il publia une anthologie dès 1965, sans oublier les «Nouveaux réalistes» dont il prit fait et cause. En 1966, il participe à la création de la collection de poche «Poésie» chez Gallimard, qui rendra les grands poètes accessibles au plus grand nombre. D'ailleurs, en 2005, une anthologie de ses poèmes est parue sous le titre C'est aujourd'hui toujours (1947-1998).

Défenseur de la liberté d'expression

Artiste à la fois engagé et réfractaire à toute forme d'embrigadement, il fut à l'origine, durant la guerre d'Algérie des manifestations «Anti-procès» à Paris, à Venise et à Milan pour la défense de la liberté d'expression. Au cours des années 1970, il publie de nombreux romans, essais, poèmes et textes critiques sur l'art. Outre Opus International et Connaissance des Arts, il collabore à L'Œil, Quadrum, L'Express, et aux Lettres Françaises, l'hebdomadaire dirigé par Aragon (de 1968 à sa disparition en 1972).
Parmi les titres qu'il a publiés, on pourra citer Arthur Rimbaud et la liberté libre, La vie réinventée: l'explosion des années 20 à Paris, Calder, l'impossible réalisé et son dernier recueil de poésie paru: Être-avec, en 2007. L'année précédente, il avait publié un long poème inspiré de Dante (Trans-Paradis-Express), où l'on pouvait lire: «Que leur amour demeure/Dans le lieu déserté de leurs accords de corps,/Et qu'on ne supprime pas d'un trait le désir d'union». L'éternel «révolté contre les absences de révolte» est parti rejoindre ses amis, ceux qui étaient persuadés que le rêve est une autre forme de réalité.
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Noël : le livre qu'il faut mettre sur sa liste

"Au bonheur des listes" est un recueil passionnant, poétique et drôle qui rassemble 125 listes glanées à toutes les époques chez les auteurs les plus divers.

Publié le Le Point.fr
Johnny Cash, date inconnue. "À faire aujourd'hui. Urgent : 1. Ne pas fumer. 2. Embrasser June. 3. Ne pas en embrasser une autre. 4. Tousser. 5. Pisser. 6. Manger. 7. Ne pas trop manger. 8. M'inquiéter. 9. Aller voir maman. 10. Travailler mon piano. Notes : ne pas prendre de notes".
Johnny Cash, date inconnue. "À faire aujourd'hui. Urgent : 1. Ne pas fumer. 2. Embrasser June. 3. Ne pas en embrasser une autre. 4. Tousser. 5. Pisser. 6. Manger. 7. Ne pas trop manger. 8. M'inquiéter. 9. Aller voir maman. 10. Travailler mon piano. Notes : ne pas prendre de notes". © Éditions du Seuil, sous la marque Éditions du sous-sol

« Ne point épouser une jeune femme. Ne point fréquenter les jeunes gens, à moins qu'eux-mêmes ne le désirent. N'être point chagrin, ni morose, ni défiant. Ne point mépriser les us du présent. Ne point redire encore et encore la même histoire aux mêmes personnes. » Tels sont les conseils qu'à 32 ans (quelque vingt-cinq ans avant ses Voyages de Gulliver), Jonathan Swift s'adresse à lui-même, pour « quand [il sera] vieux ». Ces règles (la dernière, peut-être la plus sage, est de « ne point décréter » de les observer toutes, de crainte de n'en observer aucune) figurent en 56e position dans Au bonheur des listes de Shaun Usher (éditions du Sous-Sol), rédacteur britannique passionné d'archives insolites. Après Au bonheur des lettres, qui rassemblait les missives d'inconnus et de célébrités, il se penche cette fois sur la curieuse manie de la liste, ce besoin universellement partagé, dit-il, d'« étiqueter, prioriser, ranger et rationaliser ».
La plus ancienne date de 1250 av. J.-C. et recense les justifications d'absence au travail des ouvriers de l'Égypte antique (« a bu avec Khonsu », « bâtit sa maison », « malade », « a brassé de la bière »). Plus loin, Michel-Ange griffonne une liste de courses : « deux pains, un pichet de vin, un hareng, des tortellini », et l'illustre pour sa domestique analphabète. Léonard de Vinci note les « sujets à étudier » (l'éternuement, le bâillement, le spasme), Fitzgerald ses « sujets d'inquiétude ». Roald Dahl invente l'improbable dictionnaire de son Bon Gros Géant, Mark Twain, dans une parodie de livre sur l'étiquette, dresse à l'attention des gentlemen l'ordre de sauvetage à suivre en cas d'incendie d'une pension (de la fiancée à la belle-mère, en passant par la cousine, l'invalide, la jeune veuve et le mobilier) et un journal féminin prodigue, dans l'Angleterre georgienne, ses conseils aux jeunes dames : « Si vous avez de jolis pieds, nulle circonstance ne justifie néanmoins de porter des jupons courts. Si vous avez des doutes à ce sujet, il n'y aura pas de mal à les porter longs. »
Vocabulaire du "Gobblefunk", la langue inventée par Roald Dahl pour le personnage central de son Bon Gros Géant. La majorité des mots français sont extraits de la traduction de Camille Fabien pour Gallimard, en 1984. © Éditions du Seuil sous la marque Éditions du sous-sol


Cette liste des listes, cette compilation des compilations où tous les soucis humains trouvent forme, est donnée sans ordre apparent, dans une poésie anarchique. Elle est drôle, étonnante, et belle à la manière de Lautréamont : « comme la rencontre fortuite, sur une table d'opération, d'une machine à coudre et d'un parapluie ».
"Sujets à étudier", Leonard de Vinci, 1498. © Éditions du Seuil, sous la marque Éditions du sous-sol


Au bonheur des listes de Shaun Usher, éditions du Sous-Sol, 308 pages
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samedi 19 décembre 2015

Livres jeunesse : on met quoi sous le sapin ?

Par Frédérique Roussel , Claire Devarrieux , Guillaume Launay , Laure Equy , Camille Gévaudan , Marie Piquemal , Laure Bretton , Johanna Luyssen et Audrey Vacher

Tous les vendredis, «Libération» fait le point sur l'actualité du livre jeunesse. Aujourd'hui, une sélection d'œuvres indispensables, qu'on peut glisser sans scrupules sous le sapin.

Livres jeunesse : on met quoi sous le sapin ?
Dès 3 ans

Loup, y es-tu ? 

Pour les dix ans de l’album Grand Loup & petit loup, le «Père Castor» propose une édition collector, grand format. La jaquette, en se dépliant, devient une toise à colorier et à compléter. Depuis leurs débuts, les compères inséparables de Nadine Brun-Cosme et Olivier Tallec ont connu d’autres aventures, mais l’histoire de leur rencontre reste un perpétuel délice. Il était une fois, donc, un grand loup noir très au large dans sa solitude parmi les arbres. Un jour, apparaît un truc bleu dans le lointain. Ce qui s’avère un micro loup n’est pas dangereux. Il faut juste un peu s’occuper de lui. Non seulement le grand s’habitue au petit, mais il ne peut plus s’en passer. Pourquoi, comment, c’est très bien raconté. Quand il est dit que le petit bleu pose finalement sa tête sur l’épaule du loup noir, on rit bien, parce que, un loup, surtout dessiné par Olivier Tallec, ça n’a pas d’épaule. Claire Devarrieux.
Grand Loup & petit loup, le grand album, de Nadine Brun-Cosme et Olivier Tallec. «Père Castor» Flammarion, 32 pp., 18 €.

A ton étoile

A bord du bateau, le petit garçon en bottes et ciré jaune plonge son épuisette dans l’eau. Sa maman le surveille tendrement pour qu’il ne se penche pas trop. Le capitaine, lui, garde l’œil sur l’enfant et sa mère, et tient la barre. Puis, quand la tempête survient, c’est l’étoile qui guide l’embarcation à bon port. Mais qui s’occupera de l’étoile ? Le texte court discrètement d’une page à l’autre pour laisser la part belle aux dessins splendides. S’y mêlent en grand format la mer toute verte, les rouleaux d’écume blanche, le gris menaçant de la tempête et le calme du ciel bleu nuit. C’est un livre sur la bienveillance, la responsabilité de chacun, la manière dont on prend soin l’un de l’autre et dont, par gros temps, on surmonte ensemble les obstacles. Un livre qui donne envie de dégoter, dans le ciel constellé, sa propre étoile. Pour se sentir protégé mais aussi pour veiller sur elle. Laure Equy.
Je serai toujours là pour toi, texte de Mark Sperring, illustrations de Layn Marlow. Ed. Kaléidoscope, 13 €.
Dès 4 ans

Le samouraï à la peau noire

Une frégate toutes voiles dehors a remplacé la frêle chaloupe au creux de la vague. Mais c’est bien au génie de l’estampe Hokusai, à sa «Grande vague de Kanagawa» et au Japon millénaire que Frédéric Marais rend (entre autres) hommage dans ce magnifique album. De la plus grande montagne d’Afrique, le Kilimandjaro, à son alter ego nipponne, le mont Fuji, on suit l’épopée d’un jeune esclave, marqué au fer comme les buffles dont il s’occupe, embarqué avec des pirates pour échapper à sa condition avant de devenir le seul samouraï noir ayant jamais existé. Anonyme parce qu’asservi, l’élève obtient le droit de se choisir un nom - Yasuke - et de l’écrire, preuve ultime de son émancipation. Quatre couleurs seulement (grenat, turquoise, noir et blanc) teintent les pages de cette histoire vraie, surgie des carnets d’un missionnaire portugais au Japon au XVIe siècle. Une réussite. Laure Bretton.
Yasuke, de Frédéric Marais. Les Fourmis rouges, 16€50.

Des noms d'oiseaux

Un bestiaire d’oiseaux? Mouais. Ben en fait, si, c’est super. Les dessins d’Emmanuelle Walker, une nouvelle illustratrice, sont gais comme tout. De belles couleurs vives, revigorantes. Et puis, c’est l’occasion de refaire le point sur les espèces d’oiseaux.  On a redécouvert le colibri, le cacatoès et sa «huppe en éventail». On a bloqué sur le quetzal, l’oiseau mythique des Mayas, avec ses plumes en brosse. Sur le jacana aussi, qui paraît-il, ne craint pas les crocodiles…  Les textes sont courts, ils se résument à une petite phrase pour chacun. Et la dernière page donne le sourire. Marie Piquemal.
Beaux oiseaux, d’Emmanuelle Walker. Ed.Gautier Langhuereau, 56 pages, 16,50 euros. A partir de 4 ans.

La journée de la marmotte

Ne cherchez pas d’où vient le charme délicieusement désuet qui monte de tous ces terriers en pleine hibernation sous des montagnes de neige : Par une journée d’hiver a paru pour la première fois en 1949, aux Etats-Unis. Sur les illustrations en noir et blanc qui ressemblent à des sérigraphies toutes douces, les tribus d’ours, marmottes, écureuils et souris ont cet air si reconnaissable de l’imagerie américaine des fifties. Tout en rondeur. Leur réveil au premier petit signe de printemps - que l’on ne découvre qu’à la toute dernière page - met en joie, comme le dit bien mieux le titre original - «A happy day» - que sa traduction française. Par une journée d’hiver donne envie de se carapater sous un édredon en attendant le retour de la lumière. Et de la couleur. L.Br.
Par une journée d’hiver, Ruth Krauss et Marc Simont, traduit de l’américain, Ed. Kaléidoscope (Ecole des Loisirs) Première édition 1949, réédition novembre 2015, 12 €.

Coloriages animés

C’est sans doute une activité qu’on imagine sans âge, le coloriage. Pratiqué depuis des lustres, à partir de traits noirs qui forment une princesse ou un paon, une boîte de crayons de couleurs ou des feutres si l’enfant à l’âge, et en avant. Déborder pas déborder, du vert sur la feuille de l’arbre ou du jaune sur le soleil ou, alors, tiens du rouge pour changer. Le coloriage, c’est de la contrainte en liberté. Mais une fois les creux remplis de couleurs, c’est fini. Aujourd’hui, les nouveaux cahiers de coloriage vont au-delà du coloriage. Après avoir posé le crayon, l’enfant peut animer sa réalisation grâce à une application, Blinkbook. Il la prend en photo avec sa tablette ou son smartphone, et son banc de poissons du Cahier sur la mer ou l’oie du Conte d’Andersen s’anime. Les Cahiers de dessin animé imaginés par Claire Faÿ rajoutent le numérique au coloriage, pour un petit plaisir supplémentaire, qu’on a vu expérimenté en live par la petite Daphné. Frédérique Roussel.
Cahier de dessin animé : La mer ou Les Contes d’Andersen, de Claire Faÿ. Editions animée. 17 € 90.
Dès 5 ans

La vérité sur les tapirs


Julien Baer et Philippe Katerine poursuivent leur fructueuse collaboration pour enfants, entamée avec le très joli Milanimo, avec un nouveau livre-CD délicieux. Cette fois, c’est le tapir qui a l’honneur de l’album, écrit et chanté par Baer et dessiné par Katerine. Car il était temps de faire taire les mensonges et lieux communs sur ce mammifère d’Amérique centrale («mais pas seulement»). D’un côté, sept courtes chansons subtiles et délicates en forme de cri d’amour pour «cet animal magnifique» à propos duquel «faut pas croire les journals». De l’autre, un album qui, alternant dessins en noir et blanc et photos absurdes, interroge la vie et les mœurs du tapir en créant de joyeux effets de surprise («Les tapirs aiment se déguiser -Beaucoup», «Tapirs et chevaux ne s’entendent pas - c’est la triste vérité», là on ne s’en rend pas compte mais en voyant les photos c’est rigolo, vous pouvez vous faire une idée dans la vidéo ci-dessous). Et en plus, à la fin, le lecteur saura comment s’écrit le mot tapir, y compris au pluriel. Le tout est sans doute assez peu scientifique, mais plutôt drôle et poétique. Guillaume Launay.
La vérité sur les tapirs, un livre-CD de Julien Baer. Dessins de Philippe Katerine. Actes Sud Junior, 23 €.
Dès 7 ans

Le merveilleux voyage de Nils Holgersson


Nils, un affreux jojo qui enchaîne les bêtises et tyrannise les animaux de sa ferme, se trouve un beau jour puni par un lutin : rétréci tout rikiki, pour constater un peu ce que ça fait de vivre à hauteur de poule, à la merci de toutes les créatures plus grandes et plus fortes que lui. Nils apprend à parler aux animaux, enfourche un jars tenté par la migration en Laponie, et entame aux côtés des oies un long et enrichissant voyage à travers la Suède... On connaît l’histoire. Le «merveilleux voyage» du garçonnet scandinave est un classique de la littérature jeunesse publié pour la première fois en 1906 sous la plume de Selma Lagerlöf. Flammarion l’a rafraîchi cette automne dans une version réécrite pour les plus jeunes (à partir de 7 ans), avec de courts chapitres et de très délicates illustrations dans les tons rouges et bleus. Les six pages bonus de dessins découpés au laser, comme des dentelles de carton, en font un très beau livre. Camille Gévaudan.
Le merveilleux voyage de Nils Holgersson, Kochka d’après Selma Lagerlöf, dessins d’Olivier Latyk, Flammarion (Père Castor), 15,50 euros.
Dès 9 ans

David Solomons est super-fendard

«C’est un scandale ! Ç’aurait dû être MOI !» «Moi», c’est Luke (le vrai héros du livre, véritable condensé de barres de rire). Un prénom qui ne sort pas de nulle part puisque c’est également celui du fils de l’auteur, choisi parce que «Je suis ton père, Luke Skywalker» (rappel aux plus jeunes : Luke Skywalker = Star Wars). Le Luke du livre s’appelle Luke Parker (deuxième rappel aux plus jeunes : le vrai nom de Spider-Man est… Peter Parker). David Solomons a eu l’idée de son roman un matin drôle, à la vue de son fiston en costume de Superman. David Solomons est Britannique, Ecossais même (rappel aux plus jeunes : les Britanniques sont les champions du monde de l’humour et James Bond est écossais). C’est fou ce qui peut se passer (ou pas) dans une cabane dans les arbres, à Bromley, banlieue de Londres. C’est là que Luke Parker se goinfre de comics pendant que son frère Zack («Zack, ce n’est pas un nom, c’est un bruitage. C’est ce qu’on voit dans les BD quand le super-héros donne un coup de poing dans la figure d’un super-méchant. Paf ! Bang !, Tchac ! Et Zack !»), un premier-de-la-classe qui n’a jamais lu un comics de sa vie, fait ses devoirs de maths. «Le soir fatidique», ça faisait une heure que Luke se retenait en lisant un vieux numéro de «Teen Titans : les jeunes Titans». Pendant qu’il soulageait enfin sa vessie, Zorbon le Décideur (un voyageur interdimensionnel représentant le Haut conseil de Frodax Marvel Ram & Dam, oui, bon… vous voyez bien comment tout ceci va dégénérer) est apparu dans son vaisseau spatial transdimensionnel, a conféré des super-pouvoirs et confié une mission vitale pour l’humanité à Zack. S’il échoue, «les conséquences seront cataclysmiques pour des milliards d’êtres humains». Heureusement que son frangin maîtrise les codes des super-héros, il va pouvoir l’aider, en compagnie de Sergio (un Italien asthmatique glouton de friandises, ce détail est important) et Lara (à qui il a piqué un feutre pointe fine, 0,4 mm, avec qui il fera des trucs BEAUCOUP plus géniaux que des bisous). Ils lui ont trouvé un nom (Star Mec), un costume (une cape faite avec les rideaux des toilettes des Parker) et des missions (récupérer par télékinésie des portables tombés dans les égouts, sauver la veuve et l’orphelin…) en attendant de débusquer Némesis, la super-méchante, et de sauver la planète. Scénariste pour la télé et le cinéma, David Solomons signe avec Mon frère est un super-héros son premier roman jeunesse, et, on vous le dit tout de suite, ce ne sera pas le dernier. Audrey Vacher.
Mon frère est un super-héros, de David Solomons, traduit de l’anglais par Karine Chaunac, illustré par Laura Ellen Anderson Gallimard Jeunesse 15,90 €.
Dès 12 ans

Le goût du courage

Olivier, quinze ans, est un chanceux : il a gagné au supermarché un voyage sur la côte palermitaine. Pourtant, l’adolescent n’a guère envie de déguster des gelati en jouant au touriste, ni de visiter des églises avec Papa et Maman entre deux plâtrées de caponata. Olivier se sent avant tout investi d’une noble mission : ramener en France une bouteille de l’huile d’olive produite par la baronne Cordopatri. Ce n’est pas tant par amour de la gastronomie transalpine mais plutôt pour l’histoire de ladite baronne - tirée de faits réels, comme on dit. Car dans ce roman comme dans la vie, Teresa Cordopatri est une figure de la lutte contre la mafia calabraise - Libération l’avait rencontrée en ses terres en 1996. Et dans la vraie vie comme dans ce roman, elle vit dans une maison à la façade constellée d’éclats de balles. Toute la région appartient à la Mafia, sauf ses quarante hectares d’oliviers. Pour la chasser, on a même tué ses proches, parfois sous ses yeux, mais rien n’y fait. Sous protection policière jour et nuit, sous menace permanente de la N’dranghetta, la baronne, «une morte qui marche», comme l’écrivait Libération, tient bon et récolte ses olives coûte que coûte. C’est elle que vient voir Olivier. Et c’est son huile d’olive qu’il veut, même s’il prend tous les risques. Voilà l’intrigue, intense et palpitante, de ce roman remarquablement écrit, où l’on cite aussi bien Giono qu’Aristophane. Un lecteur de 2015 pourra même y puiser quelques phrases aussi justes qu’universelles, comme celle-ci : «La mafia est une sorte de climat qui baigne les choses et qu’on peut choisir d’ignorer». Johanna Luyssen.
L’huile d’olive ne meurt jamais, de Sophie Chérer. Paru initialement en 2001, il vient d’être réédité en poche. Ecole des loisirs, 162 pages, 6€80.
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vendredi 18 décembre 2015

Requiem (drôle) pour écrivains maudits

Ras-le-bol des livres parus dont la critique rend compte avec complaisance ! Philippe Claudel s'intéresse aux ouvrages jamais écrits. Les meilleurs !

Publié le | Le Point.fr
Philippe Claudel consacre un ouvrage facétieux aux ouvrages qui ne sont pas parus, restés bloqués dans le cortex ou l'intestin de leurs auteurs.
Philippe Claudel consacre un ouvrage facétieux aux ouvrages qui ne sont pas parus, restés bloqués dans le cortex ou l'intestin de leurs auteurs. © Belga photo/ ERIC LALMAND
L'année s'achève. Et avec elle, le ressac des livres écrits, publiés. Fermons le ban. Il est temps, largement, de s'intéresser aux livres qui n'ont pas paru. De s'y intéresser avec Philippe Claudel qui leur consacre un ouvrage facétieux, charmant, et parfois tordant. Chacun de nous, c'est une évidence depuis que Cocteau nous l'avait affirmé, est un poète, un grand poète, un écrivain, un grand écrivain.
Tous, hélas ou heureusement, ne vont pas au bout de leurs peines, se justifiant par des raisons plus ou moins bonnes. Le livre reste dans les limbes, bloqué quelque part, au niveau du cortex ou de l'intestin. Dans De quelques amoureux des livres (*), Claudel imagine une trentaine d'historiettes où l'ouvrage est resté en plan, mort-né, proclamé avant que d'être, coulé par le fond et souvent par son auteur lui-même. C'est celle-ci qui renonça à 23 ans à toute écriture après avoir fait lire son premier roman à sa meilleure amie qui la dissuada de poursuivre avant de lui avouer trente ans plus tard qu'elle ne l'avait pas lu. C'est ce droitier persuadé que son roman se trouve logé dans son hémisphère droit qu'il n'arrive pas à contacter, toute communication se faisant chez lui par l'hémisphère gauche. C'est cet auteur à la mode qui pondait quelque idée nouvelle de roman chaque matin avant de s'apercevoir en libraire qu'un de ses collègues l'avait précédé, ce qui l'avait conduit très vite à l'asile, convaincu d'être la victime d'un complot littéraire.

Un premier roman à 63 ans !

Ce sont ces auteurs décalés qui ont gravé des vers sur les colonnes de portiques grecs ou sur la peau de leurs esclaves. C'est ce bégayeur à l'écrit qui ne put jamais enclencher la seconde. C'est ce jeune écrivain prometteur qui venait de lancer l'impression de son premier manuscrit un 11 septembre dans le 42e étage d'une des Twin Towers. C'est ce jeune homme si prometteur à qui l'on prédisait un avenir très brillant dans la carrière des lettres et qui, retardant toujours le moment de s'y mettre, franchit le pas à 63 ans avec un résultat si décevant pour lui et les autres qu'il en mourut. C'est encore Leornord Rosemond, grainetier hollandais de son état, qui n'avait jamais lu un livre, mais qui restitua la Recherche du Temps perdu à la virgule près. C'est encore… Il y a un petit côté Borges chez Claudel qu'on ne soupçonnait pas, mais qu'on découvre avec plaisir dans ce délicieux petit livre qu'il aura, lui, réussi à achever. Le veinard !
(*) De quelques amoureux des livres, de Philippe Claudel. Ed Finitude.
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mercredi 16 décembre 2015

Un professeur du lycée Janson de Sailly a répondu spirituellement aux contempteurs des études classiques

Un professeur du lycée Janson de Sailly a répondu spirituellement aux contempteurs des études classiques

Voici son discours prononcé à la distribution solennelle des prix.


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> Je regrette de ne pouvoir reprendre l’antique coutume de prononcer le discours en latin …… mais, que voulez-vous, la mode est passée et il n’est personne, à l’heure actuelle, qui aurait le téméraire courage de le ressusciter.

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Primo, comme disait un latiniste de mes amis, cela pourrait passer pour un ultimatum aux humanités modernes ….. et ce serait ipso facto un véritable outrage au statu quo que de faire ex cathedra un pareil lapsus.

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Secundo, il faut de plus en plus s’exprimer en français, c’est la condition sine qua non pour être persona grata.

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Tertio, il ne faut pas ajourner sine die la remise de l’exeat* que vous attendez, soit dit en a parte, comme nec plus ultra.
 
> >
Finis les pensums, finis les vétos ; l’heure est aux accessits, aux ex æquo, et cætera.

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Dans un instant vous serez récompensés au prorata de vos efforts.

> >
On proclamera urbi et orbi vos résultats, non point grosso modo, mais in extenso, et vous emporterez un palmarès que vous conserverez jalousement en duplicata, comme mémento, première ébauche au sein de l’ alma mater** alias l’universalité de votre curriculum vitae.
Vous partirez ad libitum*** les uns par l’omnibus, les autres pedibus cum jambis ou vice et versa.
Aussi ne veux-je plus retarder votre sortie d’un seul alinéa ou d’un seul post-scriptum et parvenu à mon terminus, je me contente de vous dire simplement, in extrémis : mes chers amis, au revoir et belles vacances  
> >
Prends-en de la graine Najat, et surtout, n’oublie pas que

Errare humanum est, perseverare diabolicum

 

> > Quelques expressions latines dont je ne connaissais pas le sens exact :

> >
* exeat : Certificat de radiation, délivré par un collège ou un lycée attestant que l’élève a quitté l’établissement et qu’il est en règle (dettes soldées, manuels restitués, etc.), quitus

 
** alma mater : A l’origine mère nourricière. S'est vite devenue appliquée à la Vierge Marie.

> > Aujourd’hui, le terme est essentiellement employé dans le monde de l’enseignement supérieur.
>
> Ainsi, dans les pays anglophones, le terme est surtout employé pour désigner l’université dans laquelle une personne a fait ses études, mais est aussi utilisé pour un collège ou un lycée.


*** ad libitum : (terme bien connu des musiciens) Caractère facultatif d’une partie vocale ou instrumentale; liberté de mouvement laissée à l’exécutant dans un passage.




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dimanche 13 décembre 2015

Les enfants doivent-ils écrire au Père Noël ?

Rite familial, activité ludique, anticipation de la fête, espionnage facilité pour les parents : la lettre au vieux bonhomme en rouge est un passage obligé.

Publié le | Le Point.fr
L'année dernière, 1,2 million de missives ont été traitées par La Poste, dont 123 600 par courriel.
L'année dernière, 1,2 million de missives ont été traitées par La Poste, dont 123 600 par courriel. © AFP/ Mermet
« Le Père Noël existe. » En expliquant au Point.fr que le généreux barbu est un symbole - celui de la générosité, du plaisir d'offrir, de la surprise aussi -, la pédiatre Edwige Antier a assuré que les enfants doivent croire en l'existence du généreux barbu. Dès lors, mieux vaut lui écrire : sait-on jamais, mieux vaut ne prendre aucun « risque ».
Chaque année, les parents les plus organisés se ruent ainsi sur les catalogues des magasins de jouets dès leur parution : ils se souviennent que l'an passé, le 15 novembre, les précieuses « bibles » étaient déjà toutes épuisées (à croire que certains en prennent plusieurs, comme pour compenser le manque de l'année dernière). Pour les plus jeunes, c'est le coup d'envoi d'un mois de découpages intensifs, de pages cornées, de Lego entourés, de photos de peluches d'ours collées sur des feuilles volantes qui disparaissent toujours. D'où l'impérieuse nécessité d'avoir un second catalogue sous la main (on y pensera l'année prochaine).

Un coup de main pour les adultes

Préparer sa liste de cadeaux de Noël, c'est l'occasion pour les petits d'une activité ludique. Pour les plus âgés, c'est le moment de confesser ses bêtises de l'année dans une lettre manuscrite si appliquée qu'elle en ferait pâlir d'envie les maîtresses d'élémentaire - un mea culpa qui se poursuit bien souvent par jeu lorsqu'ils découvrent que le Père Noël n'existe pas. « C'est incroyable de voir à quel point l'enfant a besoin de cela. Les petits se confient au Père Noël, qui les comprend, les console, leur prépare de bonnes surprises. C'est pour cela que les parents ne doivent en aucun cas menacer les enfants que le Père Noël risque de ne pas venir s'ils ne sont pas sages. Taratata ! Il passe pour tous, ce n'est pas le Père Fouettard ! » s'emporte Edwige Antier. « Tous les enfants savent qu'ils auront leur cadeau à Noël ! »
Pour les adultes, c'est un formidable coup de main pour satisfaire les moindres désirs de leur progéniture. À condition que les jouets rêvés ne soient pas déjà en rupture de stock, à cause de parents mieux organisés qui ont commandé sur Internet ou raflé les derniers exemplaires. Ce sont d'ailleurs souvent les mêmes que ceux qui se ruent sur le stock de catalogues. Et pour tous, c'est le début d'un rituel immuable : le compte à rebours jusqu'au soir tant attendu est lancé.

Comment écrire ?

Le traditionnel secrétariat du Père Noël, situé à Libourne, reçoit chaque année depuis 1962 plusieurs centaines de milliers de lettres et de mails d'enfants, contenant des dessins et leurs souhaits en matière de cadeaux. L'année dernière, 1,2 million de missives ont été traitées par La Poste, dont 123 600 par courriel. C'est Jacques Marette, ministre des Postes en 1962, qui avait confié à sa sœur Françoise Dolto, la psychanalyste pour enfants, le soin de rédiger le texte de la première « réponse » du Père Noël.
Pour écrire au vieux bonhomme en rouge, une simple lettre manuscrite ou un dessin glissé dans une enveloppe portant la seule mention « Père Noël » suffit pour être menée à bon port. Si certains veulent ajouter une adresse, qu'ils la choisissent : « rue des Nuages », « allée des Gentils Lutins », ou « place du Bonheur », tout est possible. Il est également indispensable d'écrire le nom de l'enfant, son prénom et son adresse complète au dos de l'enveloppe, avant le 22 décembre pour qu'il puisse lui répondre, quitte à utiliser le site du Père Noël pour un résultat plus rapide.
Car oui, le Père Noël reçoit du courrier, mais il y répond aussi - et gratuitement de surcroît ! Sur cette jolie lettre décorée de sapin, de renne et de lutins du Père Noël, celui-ci remercie l'enfant pour sa lettre, précise que ses lutins et lui mettent tout en œuvre pour qu'il passe un merveilleux Noël, offre en guise de mise-en bouche un premier cadeau (une scène de Noël à colorier), et bien sûr, un lien vers « son » site internet (celui de La Poste, qu'on se le dise).
La lettre du Père Noël, version 2015.
« Il se donne tant de mal, on lui fera un joli plateau-repas pour ses rennes et lui, dans la cheminée, le soir de Noël ! » insiste un petit garçon, qui n'en revient toujours pas que « le vrai Père Noël » lui ait écrit, à lui. Certains parents voient dans ce moment précis le top-départ des réjouissances : il y a quelques jours, une amie publiait sur Twitter un cliché de la lettre écrite par son fils au Père Noël, avec ce sous-titre éloquent :
 « Le chantage peut commencer. »
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mardi 8 décembre 2015

Un tank qui distribue des livres pour lutter contre l’ignorance

 
 
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Raul a construit une arme d’instruction massive : un tank qui distribue des livres pour lutter contre l’ignorance

La culture pour tous ! Voilà le credo de Raul Lemesoff, un artiste excentrique de Buenos Aires. Il s’est mis en tête de créer un tank dans lequel il se déplace pour distribuer des centaines de livres aux passants. Une véritable « arme d’instruction massive » qu’il entend utiliser pour combattre l’ignorance. Un projet formidable que SooCurious se fait un plaisir de partager avec vous.

Lemesoff a converti une Ford Falcon 1979 en sorte de tank et l’espace suffisant pour accueillir et pour stocker environ 900 livres – à l’intérieur et à l’extérieur du véhicule. « Mes missions sont très dangereuses », explique l’artiste avec un grand sourire. « J’attaque les gens d’une façon très agréable et amusante. »
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Ce fascinant grimoire du XVIe siècle peut être lu de six façons différentes

 SooCurious 08/12/2015
 
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Vous avez sûrement l’habitude de tourner les pages de votre livre de droite à gauche, mais sachez que ce n’est pas le cas de tous les ouvrages. Il existe dans le monde un surprenant grimoire que l’on peut lire de six façons différentes et dont les parties peuvent se feuilleter indépendamment les unes des autres.
Cette prouesse technique date du… XVIe siècle ! L’ouvrage provient de la bibliothèque nationale de Suède et a été imprimé en Allemagne. Il contient six tomes traitant de religion et interconnectés par des fermoirs métalliques. La façon de l’ouvrir détermine quelle partie l’utilisateur va lire sans que les cinq autres ne le gênent.
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Nous avons trouvé ce curieux livre particulièrement étonnant. Ce concept est une très bonne idée même si certains à la rédaction doutent du fait qu’il soit très pratique à utiliser. Par contre, nous nous accordons tous sur le fait que cet ouvrage est unique et utilise un mécanisme fascinant. Auriez-vous soupçonné qu’un ouvrage du XVIe siècle ait un mécanisme aussi fascinant ?

SooCurious
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