samedi 19 mars 2016

Printemps des poètes - 3 "écrire un cri" (Tanella Boni)

En hommage aux victimes de Côte d'Ivoire et en plein cœur du printemps des poètes, je vous donne rendez-vous avec la poétesse ivoirienne Tanella Boni. Paris est Grand-Bassam !


  • Tanella Boni © ARySQUE Tanella Boni © ARySQUE
    D'après une photo de Frédéric Lecloux
    "écrire le crila vieune chanson promise à la mer(…)"

    Je n'avais pas prévu cela. Pas une seconde.Ce week-end, j'ai réfléchi au texte qui devait célébrer l'immense poète que je pensais recevoir aujourd'hui dans ces colonnes. Ce matin encore, les yeux encore à demi fermés sur mon sommeil, j'en tournais les mots dans tous les sens, tant et si bien que mon papier était prêt avant même que ne sonne le glas de la nuit, avant que ne retentisse, sur un jingle, le réveil-bande FM.
    "rappeldestitres:c'estautourdelaCôted'ivoired'êtrevictimedesattentats(…)l'afriquedel'ouestconvoitéeparl'islamiseradical(…)"
    Ouch ! J'ai pensé que le maquisard qui hypnotisait mes nuits depuis quelques jours, n'aurait pas aimé qu'on fasse comme si de rien n'était ; qu'il aurait eu des mots sublimes, lui, pour ceux de Côte d'Ivoire explosés hier soir dans trois hôtels d'une ville sur la grève, les pieds dans l'eau salée ou presque.Et j'ai estimé qu'il était plus que temps de faire venir ici quelques poètes d'ailleurs, grand temps que mon blog accueille lui aussi des poèmes migrants, des cultures étrangères… Ce n'est pas mon invité du jour qui viendrait à déplorer ce report de rendez-vous.
    Alors ce matin, j'ai fait connaissance avec la poésie ivoirienne (un peu mais pas assez, je suis preneuse de suggestions) et découvert huit poèmes de Tanella Boni, née en 1954 à Abidjan. Je ne vous la présenterai pas; ce matin encore, je ne la connaissais pas et je ne ferai que plagier le contenu de Wikipedia.. Mais j'ai trouvé ces mots qu'on lui attribue et j'ai pensé qu'ils seraient sans doute doux à l'oreille des Ivoiriennes. Paris est Grand-Bassam !
    " parole et souffrance muettes
    dites en deux mots
    en trois maux dites
    et libérons les cœurs
    libérez la souffrance
    la patience de la peau
    espace carcéral où agonise
    l’émotion
    à chaque soupir

    mais l’émotion salue le grand airà tout ventdepuis les sommetsjusqu’au royaume de l’herbe follel’émotion vogue par-dessus la mervagues et bateaux en poèmesmots-consolationsur une plage de sablemots ingénuset papillons éphémèresdans l’herbe verte et lumineuseles mots abandonnent le cœurà sa souffrance premièreà sa patience de femmeimmensément patiente "
    Tanella Boni
    LE BLOG D'ARySQUE : www.arysque.blogspot.fr

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