mardi 22 mars 2016

Après une classe prépa littéraire, des débouchés plus nombreux

LE MONDE DE L'EDUCATION | | Par

Des étudiants de l'Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon aident des lycéens au lycée Jacques Brel de Vénissieux, le 11 février 2010.

La vocation des khâgnes est de préparer aux ­concours des Ecoles ­normales su­périeures (ENS). Sur les 4  000 élèves environ que les classes préparatoires littéraires accueillent chaque ­année, moins de 200 atteignent cet ­objectif. Mais depuis 2011, les candidats peuvent faire valoir leurs notes auprès d’écoles de management ou de communication.

En 2010, afin de multiplier les ­débouchés offerts à ces litté­raires, Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur de l’époque, avait entériné l’ouverture de la banque d’épreuves littéraires (BEL), gérée par les ENS, à une trentaine d’établissements. L’intérêt des ­écoles de commerce pour les littéraires n’était pas neuf  : certaines ­proposaient des ­concours dès les années 1990. Mais les khâgneux devaient souvent les passer par eux-mêmes. La BEL simplifiait les démarches.
Quel est le bilan aujourd’hui  ? ­Directeur des admissions et des concours à la chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France, Philippe Regimbart a noté une hausse de 20 % de candidatures et d’intégrations dans les écoles de la banque commune d’épreuves (BCE) – qui réunit une vingtaine d’établissements, dont l’ESCP ou Grenoble Ecole de Management  : «  La BEL a fait ­davantage connaître les écoles de management auprès des littéraires  », ­estime-t-il. Si les candidats ont la possibilité de mettre en avant leurs performances auprès des ENS, la BCE a maintenu des épreuves propres, en langues par exemple. «  Cela allonge la durée du concours, reconnaît M. Regimbart, mais les candidats multiplient leurs chances de réussir.  »

Le cas des instituts d’études politiques

En incluant la banque Ecricome (associant trois écoles dont la Kedge Business School), environ 400 khâgneux ont rejoint en 2015 une école de commerce. En revanche, on ne compte qu’une centaine d’intégrations dans des ­écoles a priori plus proches de leurs centres d’intérêt, comme ­celles de traduction ou les instituts d’études politiques. En fait, ces ­filières disposaient déjà de procédures de ­recrutement à bac  +  1 ou à bac  +  3 bien rodées et n’ont donc que peu de places pour les élèves en ­seconde année de prépa littéraire.
«  La BEL nous a permis d’attirer des profils différents, issus de grands lycéees ou de prépas en histoire de l’art. Mais c’est marginal  », observe Pierre Mathiot, ­ex-directeur de l’IEP de Lille, qui ­offre vingt places par ce biais. Le ­concours d’accès en deuxième ­année des IEP de province ouvre toujours davantage de perspectives, recrutant «  350 à 400 hypokhâgneux [élèves en ­première ­année de prépa littéraire] par an  ».

Des compétences utiles

Quoi qu’il en soit, pour Marc Even, directeur de l’association des professeurs de première et de ­lettres supérieures, «  la BEL a mis en lumière la variété de débouchés de ces études. Le monde contemporain a ­besoin de ces compétences, et c’est un message qu’il faudrait diffuser dès le lycée  ». Vice-présidente chargée des études à l’ENS de Lyon, ­Sylvie Martin ­observe dans son établissement que la BEL «  a favorisé les doubles cursus  ».
Enfin, pour que les résultats soient utilisables par un grand nombre d’écoles, les ENS ont revu leur logique de notation  : alors que les moyennes étaient basses, les correcteurs utilisent désormais les notes de 0 à 20. Ce ­qui ­encourage les ­élèves des prépas ­littéraires.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/03/21/apres-une-classe-prepa-litteraire-des-debouches-plus-nombreux_4886789_4401467.html#EKCMfQi6V3OBxZcA.99

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