LA MONTAGNE Clermont-Ferrand
19/08/15
En légère baisse quantitative et
qualitative, cette rentrée littéraire
n’en réserve pas moins de belles
surprises. Dans les domaines français et étranger.
Les premiers livres viennent
d’arriver en librairie. 589
sont annoncés d’ici la fin
septembre. Un chiffre qui ne
veut rien dire. Si ce n’est qu’il témoigne de la vitalité de l’édition
française, de ses découvertes (68
premiers romans), de son ouverture
au monde (196 romans
étrangers). Seule compte la qualité.
Voyons.
Les hauts, les bas
Dans le domaine français, deux
auteurs devraient s’imposer immédiatement
pour des raisons
diamétralement opposées. Delphine
de Vigan rassemblera,
quand Laurent Binet divisera. La
première donne un roman très
personnel et dérangeant avec
Tiré d’une histoire vraie ( Jean-Claude
Lattès) ; le second ose
égratigner quelques grands intellectuels
– Sollers, Foucault, Barthes,
etc.–dans La Septième
Fonction du langage (Grasset),
superbe et très impertinent roman.
Ensuite, et comme cette rentrée
n’est pas un grand cru, elle
pourrait faire place belle aux stylistes,
en tête desquels Jean
Hatzfeld (Un papa de sang/Gallimard),
Mathieu Riboulet (Entre
les deux il n’y a rien/Verdier) ou
Tristan Garcia (7/Gallimard).
Autres valeurs sûres, Christine
Angot signe, avec Un amour impossible
(Flammarion), le livre
qui devrait lui permettre de toucher
enfin un vaste lectorat, Nicolas
Fargues revient avec un roman
d’érotique fantaisie, Au
pays du p’tit (POL), et Christian
Oster poursuit son interrogation
sur le couple dans Le Cœur du
problème (L’Olivier).
Des découvertes ? La Cache où
Christophe Boltanski relate l’histoire
de sa famille. Un texte bluffant
par ses thèmes, son écriture.
Toujours au rayon des découvertes
: La Maladroite d’Alexandre
Seurat (Le Rouergue), Mary
d’Emily Barnett (Rivages) et
Changer d’air de Marion Guillot
(Minuit).
Comme souvent, certains
ouvrages échappent à tout classement.
La prime du plus érudit
revient à l’énorme et passionnant
pavé de Mathias Enard,
Boussole (Actes Sud), une histoire
de l’orientalisme ; celle du
plus chic, du plus snob à Eva de
Simon Liberati (Stock) ; celle du
plus énigmatique à La Fête des
mères (Carnets Nord), car qui se
cache derrière le nom de Jacques
Bauchot ?
Pour les amateurs de bons romans
classiques : La Petite Femelle
de Philippe Jaenada (Julliard),
Discours d’un arbre sur la
fragilité des hommes d’Olivier
Bleys (Albin Michel) et Les Loups
à leur porte, premier roman de
Jeremy Fel (Rivages).
Des déceptions ? Oui. Citons
quelques-uns de ces ouvrages
qui tombent des mains, mais bénéficieront cependant d’une
bonne presse, affaire de réseau :
Histoire de l’amour et de la haine
de Charles Dantzig (Grasset), Un
homme dangereux d’Émilie Frèche (Stock), Juste avant l’oubli
d’Alice Zeniter (Flammarion) ou
encore La terre qui penche de
Carole Martinez (Gallimard).
On se consolera avec ces deux
excellents documents : Mille et
un morceaux, les mémoires du
(pourtant) très égocentré Jean-Michel
Ribes (L’Iconoclaste) et
Un séjour en France de la journaliste
Bérangère Lepetit, fruit d’un
mois en immersion dans les usines
d’abattage de Bretagne. Actualité
oblige.
Encore ? Le nouveau Joël Dicker,
Le Livre des Baltimore, est
annoncé pour fin septembre !
Daniel Martin
daniel.martin@centrefrance.com
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