jeudi 2 juillet 2015

Avec Jacques Weber, le 6 juillet, à l’Aletti Palace, à Vichy, autour de son premier roman.

Auvergne > Allier > Vichy 02/07/15 -LA MONTAGNE

« C’est un roman qui entretient avec la réalité une relation poétique. » - Photo Kim Weber
« C’est un roman qui entretient avec la réalité une relation poétique. » - Photo Kim Weber
Si l'arène théâtrale ne lui fait pas peur, « la solitude méditative » de l'écrivain non plus. Jacques Weber s'est « mis à table » pour son premier roman La brûlure de l'été. Rencontre à Vichy.

Imaginez Cyrano, Tartuffe, Don Juan, Alcesteæ Tous ces grands rôles titres du répertoire classique et vous voyez Jacques Weber. Ce gourmand et gourmet de textes et de jeu est également metteur en scène au théâtre. Et, il s'affiche très souvent sur le grand écran.

Pas question de vie sage et raisonnable. L'homme aime le risque. Celui de la passion. Le comédien est entré en écriture. Ainsi, vient de paraître son premier roman La brûlure de l'été (Ed. Stock). Il sera l'invité de Sylvain Beltran, dans Entretien public, lundi 6 juillet, à l'Aletti Palace, à Vichy.

C'est votre premier roman qu'est-ce qui a déclenché cette écriture ?  
J'ai envie d'écrire depuis longtemps. J'étais parti sur le théâtre. Puis, j'ai lu le texte de Marguerite Duras, Le coupeur d'eau, sur ce fait-divers atroce où une famille, à qui on a coupé l'eau, s'est suicidée en se couchant sur les rails du TGV. Ce texte m'a bouleversé, il est symptomatique de notre société. Très tragique. Je me suis dit, cette famille a eu un avant. Et, je me suis lancé dans un conte. C'est de la fiction. 
 
Quel regard portez-vous sur vos personnages qui, on le sait dès le début du roman, se suicident ?  
Je trouve que du fait de ma position, de ce que je suis dans la vie, je n'ai pas de leçon à donner, ni de messages. Je ne moralise pas. C'est un roman qui entretient avec la réalité une relation poétique. L'exercice de style est quelque chose qui me fascine complètement. Ce qui est troublant dans ces vies que j'ai reconstituées, c'est qu'elles sont construites à partir de vies transversales. J'ai connu des gens qui vivaient sous une tente dans les bois de Meudon. Et, ils vivaient des choses poétiques et belles dans cette difficulté à vivre. Tout cela m'a frappé. Je me suis dit qu'à trop formater les gens, on les désagrège. Or, il faut les soutenir.
La vie est douce, contrastée, belle comme un ciel brutal et tragique. Pour Dino et Lisette, mes personnages, il n'y a plus rien. Ils arrivent à bout de souffle. Cela s'appelle la sidération. Il y a quelque chose d'arrêté. La mort elle-même n'est rien. On n'a pas de réponse. Cet homme Dino, qui a connu la guerre accepte cela et se met sur les rails.
C'est une famille en bordure de la société. « Ils sont à la lisière. Ils ne sont pas rejetés par le village, on les accepte. Mais, c'est troublant, c'est parce qu'ils foutent la paix au monde dans leur forêt. Il y a aussi cette éternité des villages, comme si on était encore dans les années 1950. Il y a quelque chose d'immuable. Tous ces éléments m'ont projeté dans un livre.
« Ils arrivent à bout de souffle. Cela s'appelle la sidération » 
 
Quand on a terminé un tel livre, que ressent-on ? Le baby blues ? 
Dieu, merci, je joue beaucoup. Mon thermomètre, c'est la scène. Il faut que je joue tous les soirs. Et, j'ai commis les premiers chapitres de mon prochain livre.
 
Comment écrivez-vous ?  
Sur de grandes trames de papier, au crayon. Ensuite, je lis mes textes à ma femme et je souligne ce qui ne lui paraît pas clair. Je me relis et je travaille beaucoup le style. Puis j'enregistre pour donner mes chapitres à taper. J'écris par bourrasques, par envie. Où bien je me mets à table et cela peut durer des heures d'affilée.
 
Y a-t-il un ressenti commun entre écriture et jeu théâtral ? 
 Ce sont des endroits où je me sens bien. Quand, j'écris, je ne suis pas regardé. Il y a ma page blanche ou noire, ce sont de grands moments de solitude. Mais de solitude méditative. J'ai dit un jour « Au théâtre, le corps pense et la tête sue ! ». Quand j'écris, c'est physique. Je ressens quelque chose qui se tend, mais agréablement. 
 
Rendez-vous. Avec Jacques Weber autour de son premier roman La brûlure de l'été, lundi 6 juillet, à 20 h 30, à l'Aletti Palace, à Vichy. Réservations au 04.70.31.31.31.31.

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