Pourquoi il faut mettre fin à cette épreuve inutile, dévalorisée, coûteuse, traumatisante, et finalement assez perverse.
François
Fillon propose de réduire de moitié le nombre d’épreuves au bac : s’il
était suivi, ce ne serait qu’une demi-bonne nouvelle. C’est une
réduction de 100% des épreuves qui serait nécessaire. Il faudrait se
débarrasser du baccalauréat comme on s’est délesté du service militaire. Tout plaide en effet contre cet examen à bout de souffle.
A tout prendre, s’il nous faut vraiment un rite initiatique national, mieux vaudrait une "graduation" à l’américaine, cette cérémonie à la fois solennelle et joyeuse, avec ses chapeaux carrés et ses diplômes enrubannés. Fondée sur le contrôle continu, cette "épreuve" là est bien plus festive que la machine à stress qu’est le bac. Et au moins, au jour J, on s’embrasse, on rit, et on jette son petit chapeau en l’air.
Pascal Riché
- Le bac est dévalorisé : tout le monde l’a ou presque. Il est truqué : il y a des quotas par centres d’examens.
- Son organisation est extrêmement coûteuse (1,5 milliard, avec les coûts cachés).
- Il est traumatisant : il nourrit, pour des décennies, le cauchemar le plus partagé des Français (qui le ratent, qui arrivent très en retard, qui n’ont plus d’encre dans leur stylo…).
- Il est inutile : les admissions post-bac sont décidées au printemps, avant les épreuves.
- L’avoir ne sert à rien, ne pas l’avoir vous bloque à jamais.
- Il est un objet de discorde profonde dans les familles : "Passe ton bac d’abord !" n’est pas qu’un titre du film de Pialat (1978), c’est un poison quotidien. Est-il normal que la consommation de bêtabloquants connaisse une hausse chaque mois de juin ?
- Mais le pire, c’est qu’il commande toute la pédagogie du secondaire. A partir de la 6e commencent les études qui "mènent au bac", cette chose pourtant inutile. Les matières à fort coefficient au bac sont reine, les autres sont méprisées. La personnalisation de l’enseignement est délaissée, l’imagination est considérée comme un divertissement, le travail de groupe est une perte de temps : on préfère "bachoter". Du fait de cette obsession du bac, l’éducation nationale formate les élèves et finit par fabriquer, pour citer Antoine Prost, des "élites bureaucratiques".
A tout prendre, s’il nous faut vraiment un rite initiatique national, mieux vaudrait une "graduation" à l’américaine, cette cérémonie à la fois solennelle et joyeuse, avec ses chapeaux carrés et ses diplômes enrubannés. Fondée sur le contrôle continu, cette "épreuve" là est bien plus festive que la machine à stress qu’est le bac. Et au moins, au jour J, on s’embrasse, on rit, et on jette son petit chapeau en l’air.
Pascal Riché
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire