mercredi 27 juillet 2016

"Elle n'a pas fini de voir mon sourire"... Ils racontent leurs plus beaux moments passés sur la Prom'

Ce jeudi 14 juillet 2016, la Prom' a été meurtrie. Cette Prom si belle qu'on aime tant. Jeudi soir, tout a basculé. Tout s'est écroulé. Alors, pour sécher un peu nos larmes et réchauffer nos cœurs, nous publions ici vos magnifiques souvenirs de la promenade des Anglais. Merci !

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Sur la Prom'
Photo Franck Fernandes
"Tu représentes de si beaux moments dans ma vie"
Ma chère promenade des anglais. Non en fait, en tant que Niçoise, pour moi tu es la "Prom'". Tu n'es peut-être qu'une promenade mais pour moi tu représentes de si beaux moments dans ma vie.
C'est vers mes 5-6 ans que je suis tombée sur toi. Mon père m'apprenait à faire du vélo sans les roulettes. Je suis tombée ce jour-là, mais je me suis relevée.
Les samedis je faisais du vélo avec mon père et mon frère sur cette si belle Prom', un samedi c'était maison-port, et un autre samedi c'était maison aéroport.
Les mercredis après-midi, j'allais sur cette Prom' avec les amis... s'amuser, se baigner, se draguer... C'était top la Prom', c'était top la plage.
Les samedis soirs c'est avec toi qu'on finissait nos bières quand les pubs fermaient. C'était avec toi que je rentrais de l'école. C'était avec toi que je faisais du roller, que je tombais, mais que je me relevais toujours.
C'est avec toi que j'ai fait semblant que je me mettais au jogging.
C'est sur toi que je marchais pieds nus, car après avoir joué à la plage avec mon frère, mes chaussures partaient dans la mer. C'est pas grave, c'était chaud ton sol, j'habitais la rue derrière toi. J'aimais marcher pieds nus dans les rues de ma ville.
Le 14 juillet, c'était ce que j'attendais le plus, notre grand rendez-vous toutes les deux. La socca achetée, la famille allait sur la Prom', allait sur la plage, manger la socca, attendre le feu d'artifice. C'était magique, tous assis sur les galets, les yeux rivés au ciel, voir ces couleurs, voir ces palmiers, entendre ces booms.
Tu vas dire que je râlais toujours, mais que veux-tu, je ne voulais pas que ce moment s'arrête, j'aimais trop.
Hier soir, des niçois, une partie de moi est tombée sur toi, mais ne se sont pas relevés. J'ai mal, très mal, comme toi tu as mal.
C'est pourtant tellement simple les règles du jeu: s'aimer, savoir vivre ensemble, se respecter. Comme les devises de la BSN «Honneur, Fidélité».
Issa Nissa.
Sur ma peau gravée a tout jamais: Nissa la bella...
- Nina Jeanrat -


"Là où j'ai bercé ma fille lorsqu'elle était bébé"
La Promenade, là où j'ai appris à faire du vélo. Mon vélo était bleu, comme les chaises...
La Promenade, je la sillonnais tous les jours, très tôt, pour aller à pieds à la Fac de Lettres...
La Promenade, où l'on finissait souvent après des soirées entre copines pour prendre notre petit déjeuner...
La Promenade, j'y allais pour me ressourcer à chaque coup de blues...
La Promenade, où j'ai bercé ma fille lorsqu'elle était bébé...
- Emma Prudhomme-Asnar -


"Je l'aime"
Ma promenade des anglais, celle où j'ai fait mes premiers pas il y a de cela 55 ans, sous l'œil attentif de mon père et de sa camera... film que je regarde de temps en temps, où l'on voit des pointus amarrés en haut de la plage, les voitures de l'époque avec une circulation très fluide par rapport à celle de maintenant...
Promenade ou j'ai appris à faire du patin à roulettes et de la corde à sauter...
Les bains de mer le soir, à là fraîche, avec de bons pan bagnats partagés avec les gens du Vieux-Nice...
Ma promenade, où mes enfants aussi ont fait leurs premiers pas, premiers tours de vélo.
Ce lieu magique et introuvable ailleurs est une richesse pour la ville de Nice. Elle reste la destination de milliers de touristes. Mais malheureusement dans son histoire désormais un souvenir indélébile, ce sang versé ce 14-Juillet 2016 alors que tout n'aurait dû être qu'explosion de joie et où tout a basculé en explosion de cris. Où beaucoup de vies ont étés brisées à jamais.
Mais ma promenade des Anglais restera ma promenade et je l'aime


- Marie Jo Piazza Bruzzone -


(Photo Franck Fernandes)

"Elle nous fait vivre ensemble"
La Prom'... Celle qui a largement contribué à ce que l'on vienne poser nos valises à Nice il y a un an.
La Prom', on se l'approprie à notre façon, suivant nos envies, notre humeur.
La Prom', elle appartient à tout le monde, aux riches aux pauvres, aux jeunes, aux anciens, aux sportifs, aux artistes...
La Prom', elle change de visage suivant les jours, les heures, la météo... On a presque l'impression de la redécouvrir à chaque fois.
Mais le plus beau de la Prom' c'est.... ses femmes, ses hommes, ses blacks, ses blancs, ses beurs, ses gosses, ses vieux, ses vacanciers, ce sont les siens... Et elle les fait vivre ensemble, le plus souvent dans la joie, l'amour, la sérénité, la liberté...
Elle a été attaquée, laminée. Nombreux des siens y ont perdu la vie, mais sa force aussi grande que sa beauté nous fera regagner la confiance que nous lui accordons sans jamais oublier...
- Axel Paul Thevenet -


"Je la connais depuis que je suis née"
La promenade des Anglais, je la connais depuis que je suis née. J'y ai vécu pleins de bons moments, comme faire du roller et de la trottinette tout les week-end quand j'étais petite avec mes parents et ma sœur. J'y ai aussi passé mes premiers moments avec mon homme. J'y ai rejoint des amies pour aller à la plage et profiter de ce beau soleil que nous offre notre ville. J'y passe souvent en bus ou en voiture et j'aime toujours autant regarder en direction de la mer.
J'aime ma ville et j'aime énormément la Promenade des Anglais.
- Mélanie Nissa -


"Allez voir ce rivage blanc"
Nice, trop petite naguère,
S'agrandit, libre de tout mur,
Ni port marchand, ni port de guerre,
Toute blanche au bord de l'azur.

Nice a pour orgueil d'être blanche
Dès que luit le soleil levant ;
Les vaisseaux vont à Villefranche
Qui veulent s'abriter du vent.

Son quai nouveau n'est que la plage.
Qu'importe un navire en danger ?
Pourvu que dans son vert feuillage
Blanchisse sa fleur d'oranger ;

Pourvu que le brick de plaisance,
Le brick élancé de mylord,
Lui du moins, tienne avec aisance
Dans le cadre étroit de son port

Qu'importe l'active pensée,
Et le travail aux mille bruits ?
Par le chant des vagues bercée,
Nice dort, pâle dans les nuits.

Au centre, son château se dresse,
Sur un verdoyant mamelon.
Nice est la cité de paresse,
Chaude oasis d'un frais vallon.

Les villas aux grilles dorées
Alentour bordent ses chemins.
Aloès, thyms et centaurées
S'y mêlent aux fleurs des jasmins.

Là viennent les gens à chloroses
Voir les violettes s'ouvrir ;
Au soleil, en de molles poses,
Les heureux viennent y mourir.

Les boyards, les Anglais, leurs femmes,
Jettent l'or pour voir son soleil,
Qui jette, lui, l'or de ses flammes
Dans le Paillon, ruisseau vermeil.

Monaco d'ailleurs est si proche !
La roulette est un jeu tentant,
Et l'on court y vider sa poche :
Montrer son or, c'est l'important.

Pour vous, amoureux et poètes,
Allez voir ce rivage blanc ;
Dans les chemins, les violettes
Répandent un parfum troublant.

Vous que rien de trop n'embarrasse,
Ô les vrais heureux, vous, la nuit,
Allez sur la longue terrasse
Solitaire, où la lune luit.

Elle s'étend sur les toits même
De plusieurs maisons de niveau,
Au bord des flots où la Nuit sème
Les fleurs de feu de son manteau.

La terrasse offre à tout le monde
L'accueil de ses grands escaliers ;
Ô rêveurs, race vagabonde,
Nice a des toits hospitaliers.

Là, sur la maison endormie,
Au murmure charmant des eaux,
Rêve l'ami près de l'amie,
Légers comme un couple d'oiseaux.

Là, derrière nous, s'endort Nice,
Et des collines d'alentour
Un vent embaumé vient, qui plisse
L'onde frissonnante d'amour.

Ô voyageurs, sur quelles grèves
Trouverez-vous un ciel pareil,
Durant la nuit si plein de rêves
Et le jour si plein de soleil ?

- Jean Aicard -

(Photo Frantz Bouton)

"Belle, elle restera"
LA PROMENADE? Arpentée à pieds le dimanche avec mes parents, puis à vélo, puis en ciao pour rejoindre le collège. Les escapades entre les cours avec les copines de classe, avec ma première voiture qui avait le même âge que moi, 18 ans, puis toutes celles qui ont suivi, pour un plaisir sans cesse renouvelé.
Les promenades, les essais à rollers (non renouvelés), les prom parties, Carnaval, batailles de fleurs, les feux d'aritifices et très bientôt mes loisirs de jeune retraitée.
Belle, elle restera, malgré les cicatrices.
- Patricia Sashanelle -


"Tu as vu naître mes deux derniers petits"
Belle promenade! Tu as vu naître mes deux derniers petits à l'hôpital Lenval et ce sont encore aujourd'hui des souvenirs extraordinaires de bonheur et de plénitude.
Que l'espérance soit plus forte que la barbarie!
- Audrey Despert Maniere -


"Un endroit où on s'embrasse"
C'est un endroit où on se prend la main, où l'on s'embrasse, où l'on se soutien.
On marche, on cours, on s'y promène pour aller de l'avant.
La belle et simple vie des Niçois!
C'est aussi un paysage qui nous offre une vue magnifique vers nos rêves les plus fou.
C'est cet état d'esprit qu'il faut garder.
C'est dans le deuil, mais dans l'espoir que la promenade des Anglais continue à nous accompagner vers ce chemin ensoleillé et à nous donner la force de se battre tous ensemble!
- Lisa Piromalli -


"Elle représente ma famille"
Elle représente mon enfance, elle représente ma famille.
C'est ici que j'aime retrouver mes amis, profiter de la merveilleuse vue qu'elle nous offre, pour parler, rire, étudier...
Elle représente de longues balades avec ma grand mère, à parler de la vie, de tout et de rien, assises devant l'horizon bleue, à profiter l'une de l'autre.
Elle représente la liberté et la joie, le bonheur et c'est toujours ainsi que je la verrais.
Je l'aime encore plus et j'aime encore plus ma ville, la mieu bèla Nissa
- Claire Toselli -



(Photo Cyril Dodergny)
"J'y ai appris l'amour"

Les mots m'ont jamais suffi, quand c'est Nice.
Elle était ma ville bleue où tout le monde vivait dans plein de joie et de bonheur sous le ciel ensoleillé.
J'ai passé à Nice l'année dernière dans le cadre de programme Erasmus.
Il n'existe pas un tel bord de la mer qui m'a rendu si heureuse.
J'y ai appris l'amour.
J'y ai appris comment exploser le bouchon de champagne.
J'y ai vécu le bonheur, la liberté et la joie.
Je vous assure que moi et mes amis se souviendront la Promenade avec les éclats de rire, pas avec les terroristes qui nous ont fait sangloter.

- Simay Turan -

"Elle n'a pas fini de voir mon sourire"
Depuis que je suis toute petite, la Prom' fait partie de ma vie.
Chaque été mon père nous emmenait tous les dimanches matins à la plage, et mes soeurs et moi nous jouions aux sirènes dans l'eau, nous essayions de faire des châteaux de galets, nous roulions dans les vagues, et nous passions des moments mémorables.
J'ai aussi rencontré l'amour plusieurs fois sur cette belle promenade des anglais. Il nous arrivait de faire des aller-retour sur la promenade, puis on s'asseyait au bord pour regarder la mer, je me collait contre lui et rien ne pouvait être plus beau que ce genre de moment.
La promenade a vu certaines de mes romances naître, elle a vu quelques premiers baisers, elle a vu mon sourire de nombreuses fois et n'a pas fini de le voir.
- Bérengère Larose -


Une belle gamelle sous les rires de demoiselles
Sur cette promenade parcourue en long, en large et en travers, à pieds, à vélo, en rollers, en trottinette, j'ai fait des pétanques à Carras, du Pilou à côté de la plage du Voilier, mangé un macdo sur la plage en face du Ruhl, et fait un beach volley au début du Quai des Etats-Unis.
Une énorme partie de ma vie s'est écrite sur cette rive magnifique, qui offre une vue que le monde entier nous envie...
J'ai décidé de partager un souvenir drôle car si je peux faire en faire sourire quelques un en cette triste période, j'en serais ravi. À l'époque je travaillais au restaurant municipal Corvesy à côté de la mairie. Vivant à Fabron dans les hauteurs de Nice Ouest, je prenais tous les jours le vélo bleu pour m'y rendre.
Un jour de Juillet, après que ma journée de travail fut terminée, je pris un vélo bleu pour rentrer chez moi. Il est 16h30 et je dépasse le Palais de la Méditerranée, roulant sur la piste cyclable avec ma musique dans les oreilles, lorsque j'aperçois un groupe de jeunes filles qui étaient toutes plus belles les unes que les autres...
À 20 ans, il s'en ait fallu de rien pour que toute mon attention se porte sur ces jeunes femmes qui profitaient du soleil assises sur les chaises bleues, laissant donc la route devant moi avec une absence totale d'attention. Seulement avec mes écouteurs, je n'ai pas entendu l'avertissement d'un employé de restaurant qui déplaçait un container, c'est donc logiquement que ma course s'est brutalement stoppée contre ce fameux container.
Le tout sans aucune gravité, je me suis relevé sous les rires des demoiselles que je regardais avec tant d'attention, avec l'aide de l'employé qui était vraiment gêné pour moi.
Je suis reparti avec mon vélo qui désormais, grinçait et avait du mal à avancer, ma tête rougie de honte qui s'efforçait de garder un air fier.
Embarrassant sur le coup, ce moment est devenu aujourd'hui, un souvenir drôle que j'aime me remémorer.
A Nissa Toujou Fedel.
- Chris Corda -

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