La Montagne 23/04/16
Jean Ondet, né en mai 1896, à Clermont-Ferrand, a
terminé la Première Guerre mondiale au sein de l’escadrille Spa 94
(photo DR). - inconnu
Si la plupart des Auvergnats n'avaient jamais
vu d'avion en 1914, la région, par ses pilotes, mécaniciens et autres
observateurs, a tenu son rang aérien durant 14-18. Le Dictionnaire des aviateurs de la Première Guerre mondiale,
signé par le journaliste Jean-Baptiste Ledys, les met à l'honneur.
Trois bonnes raisons de se lancer dans la lecture de cet ouvrage de 250
pages.
1. Parce que l'auteur est fasciné par la conquête du ciel depuis toujours
Journaliste à La Montagne,
Jean-Baptiste Ledys, 37 ans, est, dès l'adolescence, fasciné par
l'aviation. Ayant dû renoncer très tôt à ses rêves de pilote, du fait
d'une vision insuffisante, il se tourne vers l'histoire de l'aviation.
Sa passion « s'est encore précisée » quand il s'installe en Auvergne en
2006.
« Et depuis lors, confie-t-il, c'est l'aspect régional de l'aviation qui m'intéresse ». Après avoir publié L'Histoire de l'aviation dans le Cantal 1910-1945 en 2013, il se lance dans un véritable travail de fourmi « avec l'objectif de l'exhaustivité » pour écrire son Dictionnaire des aviateurs de la Première Guerre mondiale.
Ses deux ans et demi de recherche l'amènent à éplucher des milliers de
documents dans les archives départementales, au Service historique de la
défense à Vincennes, quelquefois dans des archives familiales, des
récits dans des livres ou dans la presse...
En
1914, personne n'imaginait que l'aviation pouvait rendre le moindre
service sur le front. En 1916, plus aucun général ne pouvait s'en
passer. Ce document de l'Ina évoque la vie de Roland Garros. L'aviateur,
né à Saint-Denis de la Réunion, en 1888, est mort en vol pendant la
guerre de 1914-1918.
«
Si les avions courent le ciel aujourd'hui, c'est beaucoup grâce à lui
(...). Roland Garros n'était pas un tennisman, c'était un aviateur et
quel aviateur ! Il fut un des accoucheurs de l'aviation ».
2. Parce que cet ouvrage ne s'intéresse pas qu'aux « As » de l'aviation
Guynemer, Fonck, Madon...Ces
aviateurs, dont les noms sont encore connus du grand public, ont gagné
leur titre de noblesse dans le ciel lors de la Première Guerre mondiale.
A côté d'eux, ils sont des milliers à avoir survolé les tranchées, à
avoir participé aux bombardements... L'intérêt de l'ouvrage de
Jean-Baptiste Ledys est de mettre en lumière le parcours de 500
aviateurs qui, partis d'Auvergne, ont tenu leur place dans les airs, sur
tous les fronts.
Le travail de recherche de Jean-Baptiste
Ledys débute au début des commémorations du centenaire du conflit
mondial. « J'ai fait quelques recherches rapides sur des aviateurs
auvergnats que je trouvais ici ou là. Petit à petit, je me suis pris au
jeu de tenter de tous les recenser. J'en ai trouvé près de 500. Il va
sans dire que je ne m'attendais pas à autant. Et encore, je me suis
limité à ceux qui constituaient le personnel volant des escadrilles. Il y
en a beaucoup d'autres – mécaniciens, cuisiniers et même coiffeurs –
qui ont fait partie de l'aéronautique militaire sans voler ».
Au
fil de sa quête, le journaliste parcourt les quatre départements. Il
s'arrête un jour dans le Puy-de-Dôme où Léon Martin, après avoir sévi
dans l'infanterie, décroche son brevet de pilote en février de 1918. Le
lendemain, il se trouve avec France Vuarin,
le fils du percepteur de Tence, qui dirigera, par le suite, une école
de bombardement. Sans oublier le Cantal, avec Eugène Chevalier, « mort
en brave, en faisant son devoir », ni l'Allier avec Eugène Goursonnet,
qui participe au défilé de la victoire sur les Champs-Elysées.
3. Parce que ce livre une vision globale du conflit
Jean-Baptiste
Ledys a retenu dans son dictionnaire « les citations ou récits donnant
une idée de leur combat », comme les impressions de vol, les analystes
stratégiques, les lettres de décès... « Au final, précise l'auteur, il
me semble que la lecture de tous ces textes permet d'avoir une vision
globale de ce que fut la première guerre aérienne du monde, d'un point
de vue français ». Selon le journaliste, ce « livre obéit à un devoir
d'histoire et non pas à un devoir de mémoire ».
Le Dictionnaire des aviateurs auvergnats de la Première Guerre mondiale (254 pages, 23 €), paru aux Editions du Roure, Polignac (Haute-Loire). Tél. 04.71.02.10.96. Site : www.editionsduroure.com.
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