mardi 19 mai 2015

Jean Zay, une oeuvre colossale, un héritage

La Montagne  12/05/15

Education, culture... Jean Zay, une oeuvre colossale, un héritage


Archives. - Philippe CROS
Archives. - Philippe CROS
Jean Zay, ancien ministre de l’Éducation et des Beaux Arts, a laissé une œuvre considérable entre 1936 et 1939.
Le Républicain exemplaire. Jean Zay était un politique « d’une grande probité, et c’est aussi pour cela qu’il a été autant détesté », estime Pierre-Louis Emery, président du Cercle Jean-Zay. Résistant à Hitler, il a été l’incarnation de la République par sa vie et son éducation. Il est mort « en raison de la détestation du Front populaire mêlée d’antisémitisme politique et de conservatisme », ajoute Antoine Prost, président des Amis de Jean Zay. En prison, il réfléchissait à une République restaurée et plus forte. C’était un pur laïc. Il a empêché par circulaire la propagande religieuse à l’intérieur des établissements scolaires. « La volonté d’une plus grande démocratie, le respect des individus sont toujours valables », assure Antoine Prost.
Le réformateur. « J’ai eu tort d’avoir raison trop tôt », écrivait le ministre. Ses idées se sont concrétisées : le Festival de Cannes, l’école nationale de l’administration (il s’était interrogé sur la passivité des hauts fonctionnaires en juin 40), le Centre national de la recherche scientifique, le musée d’Art moderne, celui des Arts et Traditions populaires, la réunion des théâtres nationaux, la protection de la propriété intellectuelle, les bibliobus... « Il avait le souci d’une large culture humaniste pour tous », précise Antoine Prost.
L’éducateur. Jean Zay a démocratisé l’école, âme de la République, en prolongeant à 14 ans l’obligation scolaire, en créant la classe de fin d’études primaires, en rapprochant l’enseignement primaire supérieur (celui des bons élèves du peuple) de l’enseignement secondaire (réservé à une minorité très favorisée). Il a mis en réseau les centres d’orientation, créé les classes promenade, développé le sport scolaire et universitaire. « Comme il attendait le résultat des expériences lancées avant de promulguer de nouveaux règlements, il a mis en mouvement l’Éducation nationale. » La méthode expérimentale, l’appel aux initiatives locales sont toujours d’actualité, mais le ministère de l’Éducation nationale « n’était pas comme aujourd’hui une énorme machine »...

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