vendredi 30 janvier 2015

L'écriture est « un os à décaper » pour Blandine Le Callet

L'écriture est « un os à décaper » pour Blandine Le Callet


La Montagne 30/01/2015      

«?Il est important que tout ne soit pas mâché pour le lecteur. Cette frustration d’une fin ouverte lui permet de faire appel à son intelligence et à sa richesse intérieure.?» - Photo Violaine Allirand
«Il est important que tout ne soit pas mâché pour le lecteur. Cette frustration d’une fin ouverte lui permet de faire appel à son intelligence et à sa richesse intérieure.?» - Photo Violaine Allirand
L’échange fut riche, hier soir, à la médiathèque Valery-larbaud, avec Blandine Le Callet autour de l’écriture et de l’élaboration d’un roman.


Invitée, hier soir, dans le cadre du Prix des Incorrigibles qui sera décerné par des jeunes de 15-25 ans (*) Blandine Le Callet, s'est prêté à un échange avec le public à la médiathèque Valery-larbaud. Cette rencontre littéraire a porté sur l'écriture et notamment sur le roman La ballade Lila K (Ed. stock).
L'auteure a expliqué comment elle avait construit cette fiction à partir d'un fait divers portant sur la maltraitance d'un enfant enfermé dans un placard.
« J'ai introduit un décalage dans cette histoire, en greffant du romanesque. Je l'ai écrit avec ce que j'imaginais de mon personnage, Lila, ses phobies, ses névroses. Même si ce fait divers est un point de départ très puissant, la fiction l'emporte. »

Quant à la part autobiographique qui se glisse dans son roman, Blandine Le Callet met plutôt en exergue « la peur du monde, des autres et à la fois de désir puissant de vivre. Il y a quelque chose d'universel là-dedans. Lila est un personnage hors norme dans lequel je projette tout cela. Quand j'écris un roman, je veux verrouiller mais il y a toujours un processus inconscient qui se met en place. » Une jeune lectrice la questionne sur le choix du prénom de son personnage, une autre sur le titre du roman. « J'ai mis très longtemps à le trouver. Pendant longtemps, ce fut "elle". Mais je voulais un prénom poétique en contraste avec l'horreur de la situation. Et, ce nom de fleur s'est imposé. Quant au titre, je voulais quelque chose qui fasse penser à un poème d'où le mot ballade avec deux l. »
Blandine Le Callet a construit son roman avec « des zones d'ombre, de non dit » et une fin très ouverte. Pour elle « il est important que tout ne soit pas mâché pour le lecteur. Cette frustration d'une fin ouverte lui permet de faire appel à son intelligence et à sa richesse intérieure. »
Sa passion des mots remonte à l'enfance où elle a pris conscience de leur pouvoir. Sa matière première, c'est sa vie avec ce qu'il y a de joyeux, de malheureux ou de dramatique. Et, à partir de là elle invente. Sur son écriture, elle confie : « Je tourne autour du pot. J'écris quarante fois une phrase. Pour la Ballade de Lila K, il y avait mille pages. Puis, j'ai supprimé, coupé des scènes. C'est comme un os que vous décapez et dont vous ne gardez que la partie dure. L'essentiel. »
(*) Les jeunes doivent voter pour le Prix des Incorrigibles dans une sélection de huit romans
Fabienne Faurie

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