mercredi 24 juin 2015

Réforme du collège : la charge de l'Académie française

Les membres de l'Académie française, réunis dans la salle de lecture de la bibliothèque de l'Institut de France, en juillet 2013.
Pour la première fois depuis quarante ans, les immortels s'élèvent, à l'unanimité, contre un texte qui «porte un mauvais coup à la langue française».
On peut véritablement parler d'événement: l'Académie française prend rarement position. «La Compagnie n'a pas contesté une réforme depuis quarante ans et la mise en place du collège unique», confirme Jean-Mathieu Pasqualini, directeur de cabinet du secrétaire perpétuel, Mme Hélène Carrère d'Encausse. Et d'expliquer pourquoi les immortels ont tenu à se faire entendre: «Parce que ce n'est pas une réforme de plus, c'est un coup fatal porté à la langue française.»
Depuis quelques semaines, plusieurs immortels, tels que l'historien Pierre Nora, le philosophe Alain Finkielkraut, le romancier Jean-Marie Rouart avaient dénoncé, en leur nom, les effets pervers de cette réforme. Cette fois, la démarche est collective, et c'est à l'unanimité que les académiciens, dont certains ne font pas mystère de leurs opinions de gauche, ont adopté cette déclaration coiffée d'un titre explicite: «Pour une vraie égalité des chances». «Car loin d'aller vers un redressement, ces dispositions créent un nivellement par le bas, réduisent, en fait, les chances de réussite», souligne Jean-Mathieu Pasqualini.
En prenant ainsi la parole, l'institution ne fait que remplir sa mission assignée en 1634 par Richelieu, affirme au Figaro Marc Fumaroli, professeur honoraire au Collège de France. Elle l'avait fait lors de la réforme de l'orthographe en 1990 et plus récemment lors du débat sur les langues régionales. Mais sans exprimer une telle inquiétude.

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