vendredi 20 mai 2016

La maison natale de Colette se dévoile avec ses couleurs d'antan




La maison natale de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) le 19 mai 2016
La maison natale de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) le 19 mai 2016 / AFP
"Paradis absolu" de Colette, sa maison natale de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) ouvre ses portes au public à partir du 25 mai, après une réhabilitation destinée à recréer fidèlement le décor qu'a connu l'écrivain dans sa jeunesse.
"En 1922, quand Colette écrit +La Maison de Claudine+, c'est celle-là. Elle devient un paradis absolu", raconte avec passion le président de la Société des amis de Colette, Frédéric Maget, en désignant la maison bourgeoise.
Au cœur du village, la bâtisse aux volets gris, avec son toit en ardoise, cache à l'arrière un jardin où domine une glycine bicentenaire monumentale. A l'intérieur, des plinthes en faux marbre et les papiers peints d'époque, refabriqués pour l'occasion, replongent dans l'ambiance de la fin du XIXe siècle.
Le visiteur pénètre dans la chambre d'enfance de Colette, exigüe et sombre, puis déambule dans la bibliothèque où elle passait de longues heures avec son père, ou encore dans la chambre, vaste et lumineuse, qu'elle occupera ensuite, adolescente.
"On s'est lancé dans le pari de reconstituer la maison telle qu'elle était entre 1873 et 1891 et d'être au plus juste", explique M. Maget, en précisant que les différentes couches de peinture avaient été grattées au scalpel pour retrouver les couleurs d'origine. Cette reconstitution s'appuie aussi sur les "milliers de pages" consacrées par la romancière à cette bâtisse au fil de ses œuvres.
Et "20%" du mobilier exposé a appartenu à la famille de l'écrivain, relève M. Maget.
- "Ici, Colette est née" -
Depuis 1925, une plaque en marbre posée sur la façade rappelle qu'"ici, Colette est née". C'était en 1873. Sidonie Gabrielle Colette vivra à Saint-Sauveur jusqu'en 1891. Sa famille, ruinée, vendra son mobilier aux enchères avant de s'installer dans le Loiret, ce qu'elle vivra comme un "traumatisme".
En 1893, Colette épouse Henry Gauthier-Villars, dit Willy, et se lance "un peu par hasard", indique M. Maget, dans l'écriture. "Pour recréer le paradis qu'on lui a volé", estime-t-il.
"Claudine à l'école" paraît en 1900 sous le seul nom de Willy, comme les trois volumes suivants de la série. Le public découvrira plus tard que l'auteur principal est en réalité Colette, qui entamera également une carrière d'actrice et de journaliste.
En 1926, un soyeux lyonnais, Francis Ducharne, qui avait acheté la maison de Saint-Sauveur un an auparavant, en offre l'usufruit à Colette, qui y séjournera épisodiquement. La propriété est finalement vendue fin 1950.
En 2010, la Société des amis de Colette entreprend de racheter la maison mais le coût du projet s'élève à 1,5 million d'euros. Outre les subventions publiques, de grands mécènes participent au financement et l'association, pour collecter des fonds, organise le 9 novembre 2010 une soirée au Théâtre du Châtelet à Paris, autour d'artistes comme Mathieu Amalric, Carole Bouquet, Leslie Caron, Ludmila Mikaël ou la chanteuse Juliette.
Selon l'architecte en chef des monuments historiques Pascal Brunet, "la maison avait été occupée par plusieurs propriétaires et avait subi des modifications; elle avait beaucoup perdu de son charme et avait été mal entretenue".
L'objectif de l'association est d'accueillir près de 15.000 personnes par an pour faire découvrir l'écrin des premières années de l'auteur, qui avait reçu des funérailles nationales en 1954, après sa mort dans son appartement parisien du Palais-Royal.
afp

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